Décembre il y a 1 an 1/2.. 05h30
Fin de patrouille portée, on se trouve vers la ZI de notre circo...
Coup de fil sur le tph patrouille. Mon collègue chef de bord réceptionne l'appel, il s'agit du père d'une de mes collègues qui nous signale qu'elle vient de l'informer qu'elle va faire une conne***.
Message radio codé à l'autre patrouille de soutien, pour tous se retrouver à l'unité dare dare ( codé car nous avons un poste base à l'unité et nous ne voulions pas que notre collègue entende notre message radio, come quoi nous nous rendons au poste de police...).
Je conduis comme un cinglé, moi qui d'ordinaire suis prudent, même lors d'intervention, je ne réfléchis pas.
Nous arrivons enfin au poste.
La porte d'entrée vitrée est vérouillée comme à l'ordinaire, on l'ouvre, le silence....
On appelle notre collègue..sans réponse.
On rentre tout de suite dans la salle commune, personne.
Nous apercevons la porte de l'armurerie tout juste entrebaillée, la lumière allumée.
Mon coeur bat à 180, gros rush d'adré car nous sommes
dans la perspective de l'irréparable.
On pousse la porte, et là on trouve notre collègue qui git par terre.
Une flaque de sang à coté de sa tête, elle vient de se mettre une balle avec son 38 spécial, son arme de service.
Juste une balle dans le barillet.
Ca pue la poudre à plein nez, N. respire encore, elle a des spasmes respiratoires.
Je lui prends la main, lui serre, l'appelle, foutu elle est inconsciente ( on ne sait jamais, des fois des personnes qui se suicident par arme à feu "se foirent" ).
Rien à faire en 1er geste, j'ai beau avoir des notions, que faire dans un cas pareil...
Mon collègue chef de bord, un ancien militaire est déjà avec le CODIS en ligne, il vient d'appeler le CH aux services des urges pour signaler au staff de garde cette nuit là ( avec qui nous avons de très bonnes relations, certains et certaines sont des ami(e)s ) qu'ils fassent partir une VRM immédiatement.
Une seconde de gagnée, c'est toujours ça...
Je pars avec mon collègue de promo chercher Mme le maire à son domicile et mon chef de police qui est injoignable au tph...
Et après s'ensuit le déroulement "habituel" de ce genre de fait...
Officier de police judiciaire sur les lieux, patrouille PN, SP et médecin SMUR, O.G des SP, substitut du proc, sous pref, maire et son cabinet....
N. est transportée au C.H dans un état désespérée, ou elle décèdera à 9h du mat'.
Elle laissera deux petites filles sans leur maman.
Repose en paix ma belle.
ZECOP89.