Auteur Sujet: Gendarme et spéléologue - enquêteur en milieu souterrain.  (Lu 14955 fois)

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Moins connu du public, la gendarmerie compte cependant dans ses rangs environ 40 militaires possédant une technicité « spéléologie », répartis dans deux unités spécifiques :  http://www.gsgn.fr/Accueil.html

Peu connus du public, les gendarmes spéléologues sont les spécialistes du centre de la terre.
Capables d'évoluer en milieux urbanisés ou naturels, à pied ou sur corde, le tout dans des espaces confinés et masqués par les ténèbres, les militaires du Groupe enquêteurs en milieu souterrain (Gems) poursuivent l'action de la gendarmerie sur toutes les scènes de crime.
Au fond du trou, ils réalisent des prélèvements, recherchent des preuves là où personne n’irait les chercher et contribuent ainsi à la manifestation de la vérité dans les affaires judiciaires.
Citer
[SUR LES ONDES] Des gendarmes en voyage au centre de la Terre !
https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/video-en-exercice-avec-les-gendarmes-speleologues-du-bearn-1459939551
Sous l'eau et sous la terre, éclairés par la lueur de leur lampe à acétylène, les gendarmes spéléologues évoluent dans des milieux tous plus confinés et obscurs les uns que les autres. Leurs missions : sauver des personnes enfouies, élucider les circonstances de la mort des spéléologues décédés pendant leur loisir, déterminer l'origine d'une pollution d'une rivière, reconnaître des grottes préhistoriques… Le tout en se préservant des multiples dangers qui surgissent dans les profondeurs tels que les émanations toxiques, les éboulements ou les crues.

N'y voyez aucune adaptation de roman de science fiction, vous avez rendez-vous avec la réalité d'un métier étonnant, "enquêteur en milieu souterrain".
Pour vous, nous avons suivi nos camarades d'Oloron-Sainte-Marie (64) pour une petite balade dans les puits, égouts, rivières et autres gouffres de la région.

 Immersion !
Facebook, Enquêtes en profondeur https://www.facebook.com/media/set/?set=a.784373771626820.1073741962.158153034248900&type=1

Sur les 21 pelotons de gendarmerie de montagne (PGM) et de haute-montagne (PGHM), seuls deux groupes sont constitués en France disposent de cette qualification ; la France est un pays où la spéléologie compte cependant près de 7500 amateurs répertoriés et plus de 400 clubs.
 
· Le Groupe des Spéléologues de la Gendarmerie Nationale des Pyrénées-Atlantiques à OLORON STE MARIE (64) - GSGN des PA.

· Le Groupe des Spéléologues de la Gendarmerie Nationale de l’Isère à GRENOBLE (38) – GSGN de l’ISERE -
Personnels concernés - Sous-officiers - Missions   http://www.gsgn.fr/Accueil.html

C'est un métier de gendarme étonnant, «enquêteur en milieu souterrain».
Les gendarmes spéléologues, peu connus du grand public, interviennent pour sauver des vies, enquêter et rechercher des personnes disparues, en France et à l'étranger.

    * Participer sur réquisitions des autorités civiles aux opérations de secours en milieu souterrain ,
    * Accomplir des constatations techniques dans le cadre d’enquêtes administratives ou judiciaires dans des milieux nécessitant l’emploi de techniques de cordes,
    * Rechercher des personnes disparues dans des cavités naturelles ou artificielles,
    * Constater les infractions relatives à la protection de l’environnement et notamment des eaux souterraines,
    * Reconnaître les grottes et sites préhistoriques, paléontologiques,
    * Mener des enquêtes judiciaires en milieu vicié (gaz toxique) ,
    * Prêter assistance à des missions scientifiques,
    * Effectuer des missions subaquatiques post-siphon.

Ces gendarmes sont des secouristes mais aussi des enquêteurs travaillant en étroite collaboration avec divers acteurs (spéléologues civils, gendarmes des sections de recherches, brigades de recherches, scientifiques… )

Dans le secours en montagne, des problèmes se posent parfois dans quelques départements où une répartition mal réglée subsiste entre les pompiers et la gendarmerie ; il faut que les SP comprennent que si le SAP est leur "DADA" Il n’en demeure pas moins que la Gendarmerie doit intervenir quand des suites judiciaires sont à prévoir.
Les secours doivent être conduits par des gendarmes quand il est probable qu’une enquête judiciaire aura lieu, ce qui est le cas lors d'accidents mortels en montagne et haute montagne ou sous terre et dans les canyons. Les Gendarmes des PGHM, PGM ou Brigades sont des Officiers et des Agent de Police Judiciaire chargés de constater et rédiger des rapports (PV) qui seront produits en justice.

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Re : Gendarme et spéléologue - enquêteur en milieu souterrain.
« Réponse #1 le: 15 juin 2014, 17:52:21 »
Oloron (64) : des gendarmes spéléo au cœur des faits divers emblématiques
Uniques en France, les gendarmes spéléos participent à des enquêtes criminelles au retentissement national. Plongée dans leur quotidien des gendarmes spéléo au cœur des faits divers emblématiques  :o
Dépêchés dans le Gard pour rechercher Chloé, les militaires du Groupe spéléo de la gendarmerie nationale (GSGN) n'ont pas fait de funeste découverte dans l'un des puits qu'ils ont inspectés. Le lendemain de leur arrivée, l'adolescente de 15 ans originaire de Barjac était découverte en Allemagne, dans le coffre de la voiture de l'homme de 32 ans qui l'avait enlevée.

Le dénouement n'a pas toujours été heureux pour ces gendarmes au profil unique qui interviennent en France, et même au-delà de l'Hexagone.
Basé à Oloron-Sainte-Marie, le GSGN est l'un des deux existants en France, avec une unité équivalente située à Grenoble.

Des égouts aux fosses à lisier  ???
Mais à l'inverse des Isérois qui ont compétence uniquement dans les Alpes, les Pyrénéens se déplacent sur tout le reste du territoire et participent à des enquêtes criminelles au retentissement national.

Il s'agit des seuls gendarmes habilités à mener des enquêtes de police judiciaire sous terre. Dans l'eau et sous terre, éclairés par le clair-obscur de leur lampe à acétylène, ils effectuent des missions variées : élucider les circonstances du décès des spéléologues morts pendant l'exercice de leur loisir, déterminer l'origine d'une pollution d'une rivière, etc…
Le tout en se préservant des multiples dangers qui surgissent dans les profondeurs : émanations toxiques, éboulements, crues, etc.

Méconnu parfois même parmi ses collègues gendarmes, le GSGN est pourtant né en 1974. « À l'origine, il était constitué de gendarmes de Tardets », explique l'adjudant-chef Eric Teillet, à la tête du groupe - dont il est le doyen - depuis deux ans. Ce militaire affecté au peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) d'Oloron a intégré le groupe en 1987 et est l'un des deux membres titulaires du brevet d'État spéléo.

Particularité du groupe spéléo : le regroupement s'est formé avec des gendarmes issus de différentes unités, brigades et services. Six militaires viennent ainsi du PGHM d'Oloron ; quatre sont des plongeurs de la brigade nautique d'Hendaye ; d'autres viennent du Psig (peloton de surveillance et d'intervention de la gendarmerie d'Oloron), de la brigade de recherches d'Oloron. L'unité comprend aussi un technicien en identification criminelle (TIC) rattaché au groupement départemental à Pau, qui intervient notamment quand un corps est retrouvé, qu'il ait été évacué ou non.

« La 14e mallette »
Ce matin-là de novembre, le TIC est justement à pied d'œuvre dans une cavité proche d'Oloron. Un homme gît à terre, un fusil à portée de main, des traces de sang sur une joue. Sitôt arrivé, l'adjudant-chef Denis G. prend des photos de la scène, note chaque pièce et dessine des croquis à la main. Aujourd'hui ce n'est qu'un exercice.  ;)

C'est un gendarme qui mime une personne suicidée. « Nous sommes un bras de plus au technicien d'investigation criminelle qui accomplit les mêmes taches en surface », explique le TIC. Mais sous terre, il n'enfile pas les fameuses blouses blanches qui sont le corollaire des expertises sur les scènes de crime.

Il ne se déplace pas non plus avec les 13 mallettes nécessaires à tous les relevés. Mais il embarque quand même des échantillons, gants, masques, matériel de prélèvement biologique et d'empreintes, moulages. « Je suis la 14e mallette », sourit celui qui insiste sur la dimension collective de son travail. « Il y a toujours quelqu'un avec moi pour assurer la sécurité. » Les anfractuosités cachées peuvent devenir des pièges.

Toute traces suspectes est recherchée. Voilà quelques années, il avait ainsi relevé une empreinte digitale sur de la glaise, dans le causse du Massif Central. Elle a été précieuse dans la résolution d'une enquête visant à mettre fin à un trafic de cristaux d'aragonites.

D'abord la géologie des lieux  8)
Sous terre, les enquêtes se scindent en deux grands volets : à côté des investigations criminelles, l'environnement prend une importance accrue, par le filtre de la pollution de l'eau ou du déversement sauvage de déchets. Ou encore pour jauger les activités industrielles ou agricoles près des sites classés (Natura 2000, grottes préhistoriques, etc.).

« Les cours d'eau alimentent les zones polluées. Notre but est de trouver l'origine physique de la pollution ainsi que le produit incriminé », souligne le maréchal des logis chef Olivier B.., un enquêteur environnement et santé publique. Ils doivent articuler les prélèvements pratiqués à la surface et sous terre. Et donc étudier la géologie des lieux. « Les cavités souterraines et naturelles sont bien répertoriées », glisse l'enquêteur.

Recueillis dans des flacons, plusieurs prélèvements sont effectués en amont et en aval du lieu de la découverte d'une pollution. Une fois les scellés posés, des analyses biologiques et chimiques seront pratiquées au laboratoire de l'Institut de la recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN), à Rosny-sous-Bois, près de Paris. Ou dans un laboratoire privé en cas d'urgence.

Des mesures sont aussi effectuées sur place : température de l'eau, taux d'oxygène dissous qui mesure la possibilité pour les espèces de vivre en milieu aquatique, ou encore le PH. Un indicateur très important. « S'il est basique, c'est-à-dire proche de 14, on pencherait vers une pollution d'origine chimique, comme un déversement de soude. S'il est acide et donc proche de zéro, on tendrait vers une pollution d'origine agricole (nitrates, épandage de lisiers, déversement d'une cuve de lait) », détaille Olivier B... « Le plus souvent, il s'agit d'une pollution d'origine accidentelle, c'est-à-dire provenant d'une erreur humaine ou technique », observe le militaire.

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Re : Gendarme et spéléologue - enquêteur en milieu souterrain.
« Réponse #2 le: 15 juin 2014, 18:11:53 »
Dans les galeries d'une mine abandonnée sur les hauteurs du Béarn, les hommes du peloton de gendarmerie de haute-montagne (PGHM) d'Oloron Sainte-Marie (Pyrénées-Atlantiques) s'entraînent, dans l'attente du prochain sauvetage ou d'une enquête.

Equipés de baudriers, de casques et d'appareils pour mesurer l'oxygène, les gendarmes pénètrent dans la mine où l'un des leurs joue la victime ou le mort.
Scénario : un suicide.
Il faut recueillir des éléments de preuve pour écarter l'homicide. Et dans un gouffre, cela suppose d'être à la fois spéléologue et de disposer de prérogatives de police judiciaire. «Le groupe de spéléologie se forme pour la circonstance», explique le lieutenant Sébastien Grandclément, commandant le peloton.

Ainsi, les spéléologues épaulent parfois des spécialistes en investigations criminelles des unités de recherches en PJ et, s'il le faut, des plongeurs de la Brigade nautique, lorsque les cavités sont immergées.
«Nous pouvons effectuer des constatations judiciaires, dans le cas de recherches de personnes, de découvertes de cadavres, d'armes», explique encore le lieutenant. Des constatations, qui «ont pour but d'éclairer le Procureur de la république ou le juge d'instruction sur les causes et circonstances de la mort».

«Il est important d'effectuer les constatations sur place pour éviter de perdre des éléments de preuve… Preuve matérielle, notamment tout ce qui est preuve biologique, si on touche le corps et qu'on l'enlève, on peut passer à côté d'éléments, de preuves très importantes permettant de prouver le décès et permettant de trouver les causes du décès de la personne», explique également l'adjudant Olivier Brizion.

Les gendarmes peuvent aussi par exemple effectuer des prélèvements d'eau, une mission de police administrative destinée à vérifier si l'eau est polluée, comme lors de l'entraînement, dans une galerie de 100 mètres de long et de 1,50 m de hauteur.

Le PGHM d'Oloron a été appelé à mener une dizaine d'opérations de spéléologie en 2013 sur l'ensemble du territoire national, sur 130 interventions au total, comprenant des opérations plus classiques de secours en haute-montagne.

- Fin du monde 2012 -   ::)
Parfois les missions ne manquent pas d'originalité. Ainsi, en décembre 2012, à Bugarash (Aude), où certains considéraient, en se fondant sur des prophéties maya plus ou moins bien interprétées, qu'il fallait se trouver, en raison de l'arrivée de la fin du monde, le 21 décembre. Les gendarmes ont du «explorer des cavités souterraines dans le but de savoir si des personnes ne s'étaient pas réfugiées à l'intérieur pour attendre la fin du monde et s'assurer également que personne n'y entre pour éviter des suicides collectifs comme cela a été le cas en Isère en 1995, où 16 membres du Temple solaire avaient été retrouvés carbonisés dans le massif du Vercors», explique le l'officier.

En 1999, la section de spéléologie d'Oloron, créée en 1976, a également été appelée en renfort au Kosovo: «Des personnes sur place avaient cru voir des restes humains au fond d'un puits dans un village où il n'existait plus de trace de vie. On a fait appel à la gendarmerie car il fallait une spécificité particulière et notamment des compétences judiciaires. Il s'est avéré qu'il n'y avait pas de trace de restes humains,».
Et lorsqu'ils ne sont pas sous terre, les gendarmes reviennent aux cimes, pour des missions au grand air, avec notamment des interventions sur les avalanches, les plus sensibles, car il s'agit de sauver les victimes rapidement, les chances de survie diminuant drastiquement après 15 minutes sous la neige. La formation est exigeante (35 semaines) et le métier dangereux. En 2013, en France, six gendarmes ont péri au cours d'exercices ou d'interventions de secours en montagne.

© 2014 AFP et http://www.20minutes.fr/ledirect/1323254/20140314-profession-gendarme-enqueteur-milieu-souterrain

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Re : Gendarme et spéléologue - enquêteur en milieu souterrain.
« Réponse #3 le: 15 juin 2014, 18:25:50 »
Inconnus du grand public, une trentaine d'enquêteurs «spéléologues» de la Gendarmerie explorent les entrailles de la terre pour sauver des vies et trouver de précieux indices.
Ils viennent d'expertiser la galerie creusée par des braqueurs pour dévaliser une banque près de Toulouse.
Ces limiers d'un genre très particulier viennent d'être soudain mis en lumière en intervenant sur le spectaculaire «casse» de l'agence bancaire de Bessières en Haute-Garonne, où des voleurs ont accédé à la salle des coffres par un tunnel à partir d'une canalisation d'évacuation des eaux. Spécialistes des «enquêtes en milieu souterrain», ils ont expertisé avec minutie la galerie creusée par les malfaiteurs émules du fameux «gang des égoutiers» d'Albert Spaggiari et de ses complices qui avaient raflé à la Société générale de Nice un butin évalué à 50 millions de francs en 1976, équivalant à 31 millions d'euros actuellement.

Citer
Treize personnes ont été interpellées dans le cadre de l'enquête sur le spectaculaire casse de Bessières, au Nord de Toulouse, où les malfaiteurs ont creusé, en passant par les égouts, un tunnel de 30 mètres de long pour accéder à la salle des coffres-forts de l'agence bancaire du Crédit Agricole, après leur garde à vue 10 suspects sur les 13 ont été présentés devant le magistrat instructeur, de la juridiction interrégionale spécialisée de Bordeaux.
Ce vol en bande organisée commis le 18 mars 2014 pour un préjudice de 2,5M d'€ reste encore bien mystérieux. Les enquêteurs de la section de recherches de Toulouse, après deux ans d'enquête, tentent d'en savoir plus sur l'utilisation du butin constitué pour l'essentiel d'or, de numéraires et de bijoux.
Le "cerveau" de cette affaire, un admirateur du fameux casse du siècle commis par Spaggiari en 1976 à Nice a expliqué aux enquêteurs comment il avait conçu le projet. Cet homme, terrassier de profession aurait également dirigé les longs travaux nécessaires à la construction du tunnel qui était étayé et éclairé.
Chef du gang avait aussi son coffre à la banque  :o
Le terrassier avait loué un coffre dans la banque et s'était donc présenté comme victime du cambriolage, réclamant un remboursement, qu'il avait obtenu.
Le butin de ce cambriolage est estimé à 2 millions et demi d'euros.
Lors des perquisitions effectuées notamment autour de cette commune de 3000 habitants, les enquêteurs ont fait d'étonnantes découvertes.  8)
Dans deux domiciles du Nord-est toulousain, les gendarmes ont saisi 150 pieds de cannabis, en culture indoor dans un hangar, chez l'un, et plus de 100 grammes de cocaïne, chez un autre. Par ailleurs, plus de 10 000€ en numéraire ont également été saisis chez un garagiste toulousain, lui aussi en garde à vue dans l'affaire de Bessières. Des bijoux ont également été retrouvés à Saint-Ferréol, près de Revel (Haute-Garonne). Ces précieuses trouvailles sont-elles directement ou indirectement en lien avec le butin dérobé dans les coffres ?
Des questions qui restent au cœur des investigations. Durant le temps de la préparation du casse et du creusement du tunnel, qui aurait duré au moins 2 mois, les malfaiteurs étaient hébergés non loin des lieux, à quelques mètres à peine de la banque. Certains auraient été vus dans des enseignes de bricolage des environs de Bessières, pour acheter des matériaux utilisés pour la confection du tunnel. Un agent immobilier de la banlieue toulousaine est lui aussi en garde à vue. Il est soupçonné d'avoir été en lien avec le «noyau dur» du commando, un homme de 56 ans d'origine slave et un Polonais de 33 ans, résidant entre la Suisse et Toulouse. Deux hommes qui ont déjà un passé judiciaire dans les vols en bande organisée. Les gardes à vue de ces 13 suspects pourraient prendre fin vendredi.
Après les interpellations liées au casse de Bessières, 6 personnes sont aujourd'hui incarcérées. Les enquêteurs cherchent encore 2 ou 3 individus qui pourraient être impliqués dans ce cambriolage d'une agence du Crédit Agricole.

Ayant tous au minimum trois ans d'une formation très pointue, les gendarmes des profondeurs sont aujourd'hui une trentaine. Basés à Grenoble (Isère) et Oloron-Sainte-Marie (Pyrénées), ils sont prêts à être projetés sur l'ensemble du territoire, là où une énigme sommeille parfois à des centaines de mètres de profondeur. Là c'était juste dans les égouts  ;D

«Au départ, l'unité a été créée dans les années 1970 pour venir au secours de spéléologues accidentés et éclaircir les circonstances de drames difficilement explicables, explique au Figaro l'adjudant Florent Merlet. Des militaires expérimentés au sein des pelotons de gendarmerie de haute montagne ont tout de suite été sollicités en raison de leur solide connaissance des cordages et de la progression en terrain d'aventure…»

Allongés sur des skateboards dans les égouts  ::)  Accoutumés à progresser en milieu confiné et avec une très faible visibilité, ces enquêteurs de l'extrême mènent chaque année une trentaine de missions hors du commun dans les cavités naturelles ou artificielles. Équipés de détecteur de gaz potentiellement létaux comme le sulfure d'hydrogène ou encore le monoxyde d'azote, de puissantes torches électriques et, au besoin, de masques respiratoires semblables à ceux des pompiers intervenant sur les incendies, ils se sont notamment illustrés en tentant de retrouver la trace du petit Antoine, disparu dans la région d'Issoire (Puy-de-Dôme) en 2008. «Nous avons exploré neuf kilomètres d'égout, se souvient l'adjudant M... Comme la distance à couvrir était trop longue, nous avons progressé allongés sur des skateboards. Pour être le plus rapides possible, nous devons sans cesse faire preuve d'ingéniosité. Parfois, plus de dix heures d'infiltration sont nécessaires avant d'atteindre une scène de crime.»

Portés au secours d'un spéléologue bloqué par une crue souterraine par 700 mètres au fond du gouffre de Romy dans les Pyrénées-Atlantiques, ces Sherlock Holmes des abîmes intègrent parmi eux cinq plongeurs spécialisés en investigation subaquatique ayant récemment remonté une rivière souterraine polluée et longue de trois kilomètres près de Chambéry avant de remonter jusqu'à un agriculteur qui souillait le cours d'eau en y déversant son huile de vidange via un gouffre voisin.
Prélèvements génétiques, des relevés d'empreintes et des moulages de traces…

«Nous faisons très attention en particulier dans les cavités artificielles car les risques d'effondrement sont très fréquents, précise l'adjudant M... Une fois sur le lieu de nos recherches, nous enfilons nos combinaisons blanches et nos gants de techniciens de police scientifique pour procéder à des prélèvements génétiques, des relevés d'empreintes et des moulages de traces…»

L'année dernière, les gendarmes souterrains ont retrouvé dans le puits des Demoiselles dans le Var, à moins 200 mètres, un pistolet, une crosse et un silencieux qui avait été jeté par un mystérieux membre de la mafia qui pensait, à tort, faire disparaître à jamais l'arme d'un crime.

«Le monde souterrain est souvent utilisé par les voyous pour dissimuler des actions ou des preuves, confie un spécialiste. Ce phénomène n'est pas neuf si l'on se souvient des maquisards du Vercors qui se servaient de cavités pour enfouir leurs armes et même un hôpital de fortune…».

Les clefs des énigmes étant souvent enfouies, les gendarmes ont donc étoffé le nombre de leurs limiers en sous-sols. Claustrophobes s'abstenir.  déja dehors

Source http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2014/03/20/01016-20140320ARTFIG00164-ces-gendarmes-experts-dans-les-enquetes-en-sous-sol.php



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Re : Gendarme et spéléologue - enquêteur en milieu souterrain.
« Réponse #4 le: 16 mai 2015, 17:58:43 »
Connaissez-vous en profondeur les gendarmes spécialisés dans les enquêtes souterraines ?
Enquêter sous terre c'est leur métier ; les gendarmes se sont entraînés dans la grotte de Sabart, près de Tarascon (09)... les cavités ariégeoises ont été le terrain d'entraînement des gendarmes spéléologues des Pyrénées-Atlantiques.

Les enquêtes, ça se fait généralement sur terre mais aussi sous terre ! Et pour les mener à bien, la gendarmerie nationale a deux unités spécialisées : le groupe des enquêteurs en investigations souterraines et spéléologie de l'Isère et des Pyrénées-Atlantiques. Pour parfaire leur entraînement, cette semaine, les hommes d'Oloron-Sainte-Marie (64) ont choisi le massif ariégeois. L'objectif ? Acquérir «une bibliothèque gestuelle» et savoir s'adapter sous terre. Chaque jour, ils ont effectué des sorties, de 5 à 11 heures d'exploration, dans les différentes grottes du département, et notamment à celle de Sabart. «Ici, nous avons réalisé un exercice de topographie et de photographie souterraine, détaille l'adjudant Thierry Georges. Sur un autre site, l'autre partie de l'équipe (ils sont douze au total N.D.L.R.) a fait un exercice d'équipement en profondeur. Le but de ces opérations est de qualifier le personnel aux différentes missions que nous sommes susceptibles d'assurer.» Et il y en a ! Aller chercher une arme dans un puits ? Comprendre un accident dans une grotte ? C'est eux qu'on appelle. Ils interviennent donc autant en milieu naturel (grotte, gouffre), qu'artificiel (mine, puits). «Nous intervenons partout en France, poursuit l'adjudant, là où les enquêteurs locaux ne sont pas capables d'aller parce que cela nécessite des techniques et des compétences particulières. Dans les mines confinées, par exemple, nous sommes équipés de détecteurs de gaz».

Pour être toujours au top, ces gendarmes ont un entraînement mensuel obligatoire, et une semaine de perfectionnement par an. L'an dernier, ils étaient en Haute-Garonne. L'Ariège, c'est une première ! Entre cavités aquatiques et fossiles, le département leur a offert un terrain d'entraînement d'exception. L'occasion pour eux de perfectionner les automatismes d'enquête mais aussi de développer les techniques de secours.

Source La Dépêche du midi.fr

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Re : Gendarme et spéléologue - enquêteur en milieu souterrain.
« Réponse #5 le: 29 juillet 2015, 21:49:06 »
LA SPÉLÉOLOGIE DOIT RESTER UN PLAISIR RAISONNÉ  :)

La spéléologie est une activité qui peut s’avérer très dangereuse sans un minimum de précautions, dès lors qu’elle est pratiquée par des équipes ou des personnes mal préparées.  8)
Suivez les conseils du GSGN du Versoud (Groupe de Spéléologues de la Gendarmerie Nationale) :
Le risque zéro en spéléologie n’existe pas et les opérations de secours sont fréquentes. C’est pourquoi l’anticipation des risques, le respect des règles de sécurité et de prudence doivent être au cœur des préoccupations de chacun.
Pour que l’activité de la spéléologie reste un plaisir raisonné et responsable, chaque pratiquant doit suivre les consignes et conseils suivants :

Avant de s'engager sous terre :
- Toujours prévenir ses proches de l'objectif de la sortie et du nombre de participants ;
- Se renseigner sur la topographie, les conditions d'accès (état des sentiers, conditions d'enneigement.…) ;
- Bien vérifier que tous les participants ont communiqué les mêmes informations sur la sortie (situation de la cavité, heure prévue pour la sortie.…) ;
- Pour les réseaux sujets aux crues, bien prendre la météo ;
- Prévoir de quoi s'éclairer, s'hydrater et se nourrir pour la durée de la course (prévoir une marge de sécurité);
- Prendre de quoi réaliser un point chaud (couvertures de survie, bougies ; briquets en état de marche) ;
- Se munir de la topographie et l'avoir sur soi abritée de l'humidité (pochette plastifiée) ;
- Prévoir de quoi pratiquer un auto-secours (couteau et poulie sur soi) ;
- En cas de blocage par une crue, préférer attendre plutôt que de remonter sous la cascade (risque fort de décès par noyade) ;
- Préparer les kits (sacs de transport de matériel sous terre) ;
- Savoir renoncer le cas échéant.
- Bien préparer/vérifier son matériel
- Jeter un œil au matériel des autres membres du groupe (en particulier, maillon central, baudrier, longes, mousquetons de longes).

Pendant la sortie :
- Purger les abords des verticales ;
- Ne pas stationner à la base des puits ;
- Bien observer le parcours sous terre pour bien se situer sur la topographie ;
- Être vigilant sur le débit des cours d'eau souterrains (détecter une éventuelle crue), sur l'état physique et moral du groupe et sur les gestes techniques des autres participants.

Après la sortie :
- Si l'on constate des dangers sous terre, les signaler ;
- Prévenir les personnes sensées donner l'alerte en cas de retard dès que l'on sort afin d'éviter le déclenchement de recherches inutiles ;
- Bien nettoyer et vérifier le matériel (personnel et collectif).

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Re : Gendarme et spéléologue - enquêteur en milieu souterrain.
« Réponse #6 le: 13 septembre 2015, 13:07:53 »
[EXERCICE SPÉLÉOLOGIE A TAILLE RÉELLE] http://gsv-ossau.org/

Le week-end dernier, 1er de septembre 2015 s'est déroulé dans le secteur de Port de Castet, en vallée d'Ossau (64) un exercice de spéléologie à taille réelle.
Cet exercice préfectoral et annuel, réunit l'ensemble des acteurs du secours en milieu souterrain (Secours Spéléo Français, SAMU, Groupe Enquêteurs en Milieu Souterrain de la Gendarmerie, Pompiers Spéléo du département, Pompiers Spéléo et CRS des Hautes Pyrénées..), soit un peu plus de 60 participants.

La manœuvre débute à 6h45 samedi matin, heure de l'alerte, pour une spéléologue ayant fait une chute de 10 m, lui occasionnant une perte de connaissance et un traumatisme dorsal. Elle se trouve à 200m de profondeur, dans une cavité située sur le flanc Sud du Pic du Mail, secteur Port de Castet.
Le Poste de Commandement est mis en place au village de Castet, le Poste de Commandement Avancé étant quant à lui positionné à l'entrée de la cavité.
Des équipes "mixtes" sont constituées (SSF + Samu + GEMS + Pompiers) dont une Assistance Secours à Victime, une Télécom en charge d'installer une liaison filaire entre le fond et la surface, et 5 autres pour équiper la cavité afin de procéder à l'évacuation.
La victime conditionnée dans un brancard entame la remontée vers 22h30, et atteint la surface à 3h30 du matin.
L'opération prend fin le dimanche vers 5h30 !  :P
Rappelons que le Groupe Enquêteurs en Milieu Souterrain de la Gendarmerie http://www.gsgn.fr/Accueil.html  intervient en renfort auprès du SSF (Commandant des Opérations de Secours), apporte notamment une aide technique lors des opérations de secours (équipe ASV, équipement et manœuvres de "hissage", PC..) et effectue aussi les constatations judiciaires nécessaires afin d'établir les responsabilités de chacun lors d'accidents impliquant des clubs ou professionnels.

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Re : Gendarme et spéléologue - enquêteur en milieu souterrain.
« Réponse #7 le: 09 octobre 2015, 18:47:23 »
Groupe des spéléologues de la Gendarmerie nationale  8)

À la fois spéléologues et enquêteurs, les gendarmes du Groupe des spéléologues de la gendarmerie nationale (GSGN) sont des adeptes du travail en milieu confiné. Leur grande maîtrise des techniques de cordes leur permet de progresser dans les endroits difficiles d’accès, pour répondre à des demandes judiciaires, administratives ou de secours.

L’ivresse des abîmes   ;)
La Massif du Vercors est l’un des berceaux de la spéléo, avec plus de 3000 cavités dont 80 de plus de 100 mètres de profondeur. Devant l’activité grandissante de la discipline, le PGHM de l’Isère, depuis 1961, se trouvait régulièrement engagé sur des opérations de secours spéléo. Depuis 1997, face à l’activité grandissante de la discipline, le groupe des spéléologues de la gendarmerie nationale (GSGN) est activé pour répondre à un besoin de constatations judiciaires suite à de nombreux accidents mortels, «  afin que le milieu souterrain ne reste pas un milieu occulte  » affirme Stéphane Laôut, chef du GSGN de l’Isère.
Un deuxième groupe spéléo est basé dans les Pyrénées-Atlantiques pour la partie ouest de la France.
Le GSGN intervient en assistance technique des unités de gendarmerie pour l'exécution d'enquêtes judiciaires, la recherche de personnes disparues, ou dans le cadre de sauvetage, dans des milieux souterrains naturels (grottes), ou artificiels (égouts, catacombes, puits…) qui nécessitent des techniques spéléos. Découverte de cadavre, d’instruments ayant servi à commettre un crime ou d’objets volés…  « Il n’y a pas de zone de non-droit, ni en montagne, ni sous terre !
Nous sommes le prolongement du gendarme en milieu confiné », soutient Pierre-Yves. «  Quand nous cherchons de l’armement, c’est souvent dans des puits, des champignonnières, ou encore des bouches d’égout, continue William. On n’arrête pas l’imagination humaine pour dissimuler des choses… Nous sommes formés pour aller explorer ces cachettes exigües. Récemment, nous recherchions une personne disparue depuis deux mois, et nous l’avons retrouvée malheureusement sans vie à la sortie d’une bouche d’évacuation d’eau. Il a fallu découvrir comment elle était arrivée ici, expliquer, et déterminer les causes de son décès.  »

En matière d’assistance ou de sauvetage, le préfet dirige le "plan de secours spécialisé spéléo", assisté par un conseiller technique de la Fédération Française de Spéléo (FFS). Le GSGN est sollicité en renfort pour sa technicité et sa double casquette enquêteurs-secouristes. En 2014, les spéléologues du GSGN de l’Isère sont intervenus sur quatre secours de spéléologues blessés, égarés, ou pris par la crue.

La force du groupe, ce sont les spécialités des 14 officiers de police judiciaire qui le composent : gendarmes du PGHM ou de brigades, technicien en identification criminelle, opérateur radio, guides de haute-montagne, diplômés d’état ou fédéraux en spéléologie ou canyon… et tous sont volontaires. «  Certains n’avaient pas de connaissances spéléo avant d’intégrer le groupe, explique Stéphane. Nous faisons alors passer des tests pour contrôler l’aisance du militaire dans le noir, les étroitures, les verticales, et dans le maniement des cordes. Ensuite, nous les formons dans un environnement plus engagé, plus aérien et technique.  »

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Re : Gendarme et spéléologue - enquêteur en milieu souterrain.
« Réponse #8 le: 29 octobre 2015, 18:56:56 »
[ ZOOM SUR LES SPÉLÉOLOGUES DU GGD64 ]

A l'occasion de la 14ème édition des Journées de la spéléologie et du canyoning qui se sont déroulées ce week-end sur Oloron-Sainte-Marie, le Groupement de Gendarmerie Départementale des Pyrénées-Atlantiques vous présente son Groupe d'Enquêteurs en Milieu Souterrain (GEMS).

Créé en 1974, le GEMS implanté à Oloron-Sainte-Marie (64) intervient sur l'ensemble du territoire métropolitain. Il est composé d'une vingtaine de militaires tous aguerris dans le domaine de la spéléologie et issus d'unités de gendarmerie départementale des Pyrénées-Atlantiques : PGHM, brigades territoriales, peloton de surveillance et d'intervention. Il dispose notamment d'un technicien en identification criminelle (TIC) spécialisé dans les constatations de police technique et scientifique en milieu souterrain ou périlleux. Les cadres du groupe sont tous titulaires d'un brevet d'état de spéléologie.

Spécialisés dans les investigations judiciaires en milieu souterrain, les spéléologues de la gendarmerie sont des enquêteurs en milieu extrême. Mines, gouffres, puits, blockhaus, ils interviennent partout où les investigations judiciaires les mènent.
Ils peuvent être intégrés à des secours « spéléo » assurés essentiellement par les bénévoles du Spéléo-secours français lorsqu'une compétence judiciaire est requise. De la recherche d'indices dans une grotte à la suite d'une découverte de cadavre à la cartographie complète d'une champignonnière dans laquelle les jeunes d'un village se sont égarés, les compétences des spéléologues sont particulièrement étendues et appréciées des autorités judiciaires et administratives.
Le GEMS d'Oloron-Sainte-Marie est fréquemment employé à l'occasion d'enquêtes ayant un fort retentissement médiatique. Ainsi, le groupe a été sollicité pour participer à des fouilles dans le cadre de l'affaire de la disparition des jeunes appelés du contingent du camp de Mourmelon (51). Ils sont également intervenus à l'occasion de l'affaire « Fourniret » et de l'opération « Armagedon » à Bugarach (11). Plus récemment, ils ont oeuvré à Bessières (31) suite au casse spectaculaire de la salle des coffres-forts d'une banque rappelant la célèbre affaire Spaggiari à Nice (06).

Il dispose des moyens techniques propres à la spéléologie : appareils respiratoires isolants (ARI), trépied, postes de transmission de communication par le sol « Nicola ».

Il existe un autre GEMS gendarmerie. Il est situé au Versoud en Isère (38).

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Re : Gendarme et spéléologue - enquêteur en milieu souterrain.
« Réponse #9 le: 15 décembre 2015, 18:11:41 »
Un accident rare dans la vallée de la Maurienne, en Savoie. Un ouvrier d'une trentaine d'années est mort aspiré par une conduite d’eau lors d’un chantier à la centrale hydroélectrique du Bugeon.  :-\
Aspiré accidentellement dans une conduite d'eau forcée qui alimente cette centrale dans laquelle il a disparu en une fraction de seconde. Quarante pompiers sont intervenus, parmi eux des spéléologues du groupe montagne mais aussi des plongeurs. L'opération de secours s'est avérée très difficile car cette conduite est enterrée est longue de quatre kilomètres et large de 80 centimètres.
Il a fallu percer des trous, de nombreux regards (espacés tous les 400 mètres) ont été découpés à même la conduite par l'entreprise, pour procéder aux recherches. d'abord dans la terre puis dans la conduite elle-même. Cinq trouées ont été nécessaires pour permettre aux secours d'accéder à la canalisation et pour aérer l'ouvrage car l'air vicié à l'intérieur était toxique.
Le corps de l'ouvrier a finalement été retrouvé mercredi peu après 17 heures à 150 mètres de l'une de ces trouées, à deux kilomètres de l'entrée de la conduite.
Les enquêteurs de la Gendarmerie en milieu souterrain du GSGN de l'isère (Groupe Spéléo de la Gendarmerie Nationale) ont été employés au profit de la compagnie de Saint Jean De Maurienne (73) pour cet accident du travail rare et tragique. La mise en œuvre des moyens techniques du GSGN 38 ont été nécessaires pour extraire le corps sans vie de l'ouvrier.

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Re : Gendarme et spéléologue - enquêteur en milieu souterrain.
« Réponse #10 le: 31 janvier 2016, 16:57:32 »
Le week-end dernier, s'est déroulé dans le secteur de Port de Castet, un exercice de spéléologie à taille réelle.
Cet exercice préfectoral et annuel, réunit l'ensemble des acteurs du secours en milieu souterrain (Secours Spéléo Français, SAMU, Groupe Enquêteurs en Milieu Souterrain de la Gendarmerie, Pompiers Spéléo du département, Pompiers Spéleo et CRS des Hautes Pyrénées..), soit un peu plus de 60 participants.
La manœuvre débute à 6h45 samedi matin, heure de l'alerte, pour une spéléologue ayant fait une chute de 10 m, lui occasionnant une perte de connaissance et un traumatisme dorsal. Elle se trouve à 200m de profondeur, dans une cavité située sur le flanc Sud du Pic du Mail, secteur Port de Castet.
Le Poste de Commandement est mis en place au village de Castet, le Poste de Commandement Avancé étant quant à lui positionné à l'entrée de la cavité.Des équipes "mixtes" sont constituées (SSF + Samu + GEMS + Pompiers) dont une Assistance Secours à Victime, une Télécom en charge d'installer une liaison filaire entre le fond et la surface, et 5 autres pour équiper la cavité et procéder à l'évacuation.
La victime conditionnée dans un brancard entame la remontée vers 22h30, et atteint la surface à 3h30 du matin. L'opération prend fin le dimanche vers 5h30 !
Rappelons que le Groupe Enquêteurs en Milieu Souterrain de la Gendarmerie intervient en renfort auprès du SSF (Commandant des Opérations de Secours), apporte notamment une aide technique lors des opérations de secours (équipe ASV, équipement et manœuvres de "hissage", PC..) et effectue aussi les constatations judiciaires nécessaires à établir les responsabilités lors d'accidents impliquant des clubs ou professionnels.

[ INSOLITE ]
Nous vous présentions le Groupe d'Enquêteurs en Milieu Souterrain (GEMS) du département des pyrénées atlantiques, qui intervient sur l'ensemble du territoire national. En effet, sur les 21 Pelotons de Gendarmerie de Haute Montagne (PGHM), seuls deux d'entre eux disposent de cette qualification, celui de l'Isére (38) et d'Oloron-Sainte-Marie (64).

Cette semaine c'est dans les Hautes-Pyrénées (65) sur la commune de Bize, que nous retrouvons cette unité spécialisée, pour une découverte inattendue.
Un grand-père et son petit-fils, lors d'une balade, découvrent des ossements humains à l'entrée d'un gouffre et le signalent aux autorités. Le début d'une enquête criminelle … ??

Le GEMS est alors engagé, accompagné d'un archéologue de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC).
Les investigations menées et les prélèvements effectués nous livrent une toute autre histoire.
Après exploration du gouffre, ancienne rivière souterraine, il semble que les ossements retrouvés remontent à l'âge du bronze, soit environ 3000 ans. Ils ont tout simplement été déplacés par des animaux fouisseurs de type renards, blaireaux en quête d'une habitation chaude pour l'hiver.

Peut-être pas l'affaire judiciaire de l'année, mais la même attention et le même professionnalisme pour un ancêtre de 3000 ans.

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Re : Gendarme et spéléologue - enquêteur en milieu souterrain.
« Réponse #11 le: 07 août 2016, 10:42:21 »
[OPÉRATION DE SECOURS – GOUFFRE DU BERGER]

Deux militaires du Groupement de Gendarmerie Départemental de L’Isère appartenant au Groupe Spéléologie de la Gendarmerie Nationale ont été engagés aux cotés de leurs camarades du SDIS, CRS Alpes et groupe spéléo de L’Isère.

À la fois spéléologues et enquêteurs, les gendarmes du Groupe des spéléologues de la gendarmerie nationale (GSGN) sont des adeptes du travail en milieu confiné. Leur grande maîtrise des techniques de cordes leur permet de progresser dans les endroits difficiles d’accès, pour répondre à des demandes judiciaires, administratives ou de secours.

Les deux militaires engagés officient au quotidien en brigade territoriale.

Citer
Une opération de secours a duré d'hier soir à ce matin pour sortir du gouffre Berger, dans le Vercors, un jeune spéléologue blessé suite à une chute.

09h45 : Blessé à -640m, le jeune Grenoblois, qui participait au camp annuel du Berger, avait réussi à remonter à -500m avec l'aide de ses camarades. A -500m, l'équipe médicale a pu le rejoindre et établir le bilan médical à la "salle des 13" vers 1 heure du matin.

Son épaule a été remise après une anesthésie sous terre et les médecins l'ont testé pour voir s'il pouvait supporter un retour sans brancardage. Il a ainsi pu retrouver de l'autonomie et a été assisté lors de sa remontée pour éviter qu'il ne tombe sur les parties où l'on peut marcher. Lors des passages verticaux, il a été hissé par des systèmes de poulies et il a également été assisté après -250m dans un méandre très étroit.
Il doit désormais passer des radios de contrôle et des examens car, lors d'une luxation de l'épaule, le risque existe qu'il y ait des vaisseaux sanguins ou des nerfs coincés.

Dimanche, 08h45 : Le jeune homme victime d'une luxation de l'épaule vient d'être sorti du gouffre Berger. Il a été transporté au CHU par hélicoptère pour subir des examens.

23 h 15: Des secouristes ont pu faire jonction avec le blessé et son groupe. Selon leurs informations transmises par le système Nicola, qui permet de communiquer depuis la cavité, l'épaule du jeune homme a été immobilisée par ses camarades et sa blessure ne lui occasionne pas de douleur très vive.
Il se serait blessé en se rattrapant à une main courante alors qu'il allait chuter. Selon le Codis 38 (le Centre opérationnel départemental d'incendie et de secours), sont engagés sur l'opération de sauvetage: quatre policiers de la CRS Alpes, 14 spéléo-secours de l'Isère, 2 gendarmes du PGHM, 7 sapeurs-pompiers du Grimp 38. Huit autres spéléologues du Secours spéléo français présents dans le secteur se sont également porté volontaires. Un poste de commandement a été installé sur le plateau de la Molière, situé au-dessus d'Autrans et à 30 minutes de marche du gouffre Berger. L'Adrasec (Association départementale des radio-amateurs au service de la sécurité civile) est également engagée sur l'opération.
Dans le meilleur des cas, le blessé pourrait être ramené à la surface en début de matinée ce dimanche. Car si, entre -620 et -200, le cheminement est relativement aisé, il est ensuite constitué de puits plus difficiles à négocier car plus techniques. La jonction entre l'équipe médicale et le blessé est prévue pour le milieu de la nuit qui, quoiqu'il arrive, sera très longue pour le blessé et ses sauveteurs.

19h50 : une opération de secours a commencé ce samedi en début de soirée au gouffre Berger, dans le Vercors isérois, pour venir en aide à un spéléologue blessé. Selon les premiers éléments d’information, ce jeune homme de 28 ans a été victime d’une luxation d’épaule alors qu’il se trouvait à environ -640 mètres, dans une salle de la cavité appelée « le Vestiaire ».

De nombreuses autres personnes se trouvent avec lui actuellement. Il s’agit d’un groupe qui explorait le réseau, l’un des plus célèbres de France. L’opération déclenchée par le conseiller technique spéléo du préfet va consister à projeter le plus rapidement possible une équipe médicale du Samu jusqu’à la victime. Cette équipe sera accompagnée de différents intervenants : CRS Alpes et PGHM, sapeurs-pompiers du Grimp 38 (Groupe de recherche et d’intervention en milieu périlleux), et volontaires du Spéléo Secours de l’Isère. Cette première équipe va semble-t-il tenter de traiter la luxation de façon à ce que le jeune homme puisse regagner la surface par ses moyens. Si tel n’était pas le cas, une intervention de longue durée se mettrait en place, consistant à conditionner la victime dans une perche et à la brancarder jusqu’à la surface.
Par Denis MASLIAH (avec Jean-Benoît VIGNY) http://www.ledauphine.com/isere-sud/

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Re : Gendarme et spéléologue - enquêteur en milieu souterrain.
« Réponse #12 le: 15 août 2016, 09:48:08 »
[PORTRAIT] Florent, gendarme spéléo prêt à tout tonner !

Un blessé coincé depuis quelques jours sous terre dans le massif de la Pierre Saint-Martin (Espagne) vient d'être secouru sain et sauf après une opération franco-espagnole interservices. L'occasion de vous présenter un gendarme spéléo qui "dépote". A vous de juger !

Affecté au peloton de gendarmerie de haute-montagne d'Oloron-Sainte-Marie, l'adjudant-chef Florent M. est aussi à l'aise sur les crêtes des Pyrénées qu'au fond des gouffres. Diplômé en canyoning, accompagnateur en montagne, le gradé de 38 ans est à la fois gendarme, secouriste et enquêteur (officier de police judiciaire habilité).
Des sommets aux profondeurs.
Mais ce n'est pas tout. Au sein du groupe d'enquêteurs en milieu souterrain (GEMS), il a une casquette aussi étonnante que détonante, celle d'artificier.
Dans le cadre des plans de secours préfectoraux, il peut ainsi mettre en œuvre des charges d'explo de quelques dizaines de grammes en déclenchant des cordeaux détonants, parfois à moins 200 mètres sous terre.

Le but : "faire du petit caillou" pour agrandir certains passages, notamment en cas d'extraction de blessés sur brancard. Les risques : écroulement, asphyxie ou intoxication par les gaz.
Sa recette : "bon sens et débrouille, tout le charme du secours spéléo".
Et de compléter : "il faut parfois mettre en place des extracteurs d'air pour mieux ventiler une cavité ou monter des réseaux radio basse fréquence pour communiquer avec l'extérieur. ( La remontée à la surface d'informations est toujours un problème pour le secours spéléo compte tenu des délais que cela nécessite.) La communication radioélectrique est alors basé sur le principe de la transmission par le sol utilisé par les Poilus dans les tranchées".

Avant de descendre, Florent sort sa "carte mentale", sorte de check-up pour ne rien oublier. Il faut parfois 36 heures pour atteindre le fond des gouffres, alors pas question d'oublier une partie du matériel individuel et collectif. Il faut aussi penser aux outils pour faire des constatations judiciaires. Sa pratique et son expérience sont des atouts. Sa rigueur militaire aussi, même si certains pratiquants trouvent les gendarmes un peu trop "carré".

Avec ses camarades du GEMS, il a été engagé sur de nombreux secours à personne mais aussi sur des enquêtes, comme le casse d'une banque à Bessières (31) en 2014. Le gang des égoutiers avait braqué 2,5 millions d'euros en creusant un tunnel... Ses membres ont été arrêtés.

Mordu, Florent prépare le diplôme d'État supérieur de spéléo, consécration dans ce milieu de passionnés. Il espère allier encore longtemps son métier, le service public et son attrait pour les "voyages au centre de la terre".

Vous voulez en savoir plus sur ces enquêteurs pas comme les autres :
http://www.lagendarmerierecrute.fr/Metiers/Unite-specialisee/Gendarme-speleologue
http://www.interieur.gouv.fr/Actualites/Dossiers/Groupe-des-speleologues-de-la-Gendarmerie-nationale

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Re : Gendarme et spéléologue - enquêteur en milieu souterrain.
« Réponse #13 le: 10 août 2025, 17:37:48 »
Enquêtes en milieu souterrain avec le « groupe spéléo » de la gendarmerie.
Au sein de la Gendarmerie, une trentaine de militaires sont formés pour conduire des missions judiciaires, de secours et de police administrative en milieu souterrain, qu’il s’agisse de cavités naturelles ou artificielles. Ils forment le Groupe de spéléologues de la Gendarmerie nationale (GSGN), une unité de circonstance (non permanente) implantée sur deux sites, en Isère et dans les Pyrénées-Atlantiques, qui a compétence sur l’ensemble du territoire. Chaque année, alternant les massifs, les deux groupes se réunissent pour une semaine de stage intensif en commun.

Ce sont des enquêteurs des profondeurs. Ils bravent la verticalité, l’obscurité et les lieux confinés et exigus, afin de garantir la continuité de l’action de la gendarmerie en tout temps et en tout lieu. Ces professionnels composent le Groupe de spéléologues de la Gendarmerie nationale (GSGN). Formé de deux entités de circonstance - l’une implantée en Isère, l’autre dans les Pyrénées-Atlantiques -, le GSGN s’appuie sur un noyau dur de spécialistes issus des Pelotons de gendarmerie de haute montagne (PGHM) du Versoud et d’Oloron-Sainte-Marie. Autour d’eux gravitent des militaires volontaires, dûment formés, issus d’unités périphériques variées : brigades, Pelotons de surveillance et d’intervention de gendarmerie (PSIG), pelotons motorisés, unités de recherches, voire réserve opérationnelle.

Doté d’une compétence nationale, le GSGN se voit confier des missions variées (recherches judiciaires, appuis techniques, protection de l’environnement), et ce, aussi bien dans des cavités naturelles que dans des milieux anthropiques (d’origine humaine, comme les buses, les puits, les mines…). Les militaires peuvent également intervenir, en qualité de secouristes sur des opérations de secours. Ils sont alors placés sous la direction du Préfet du département dans le cadre du plan ORSEC, et sous l’autorité du Conseiller technique du Secours Spéléo Français attaché à la Fédération Française de Spéléologie, pour la partie souterraine. Lors de ces opérations de secours, les gendarmes du GSGN peuvent être amenés à effectuer, si nécessaire, des constatations (recherche de responsabilité, professionnel en cause, mineur impliqué...).

En ce qui concerne les secours, les interventions spéléo restent peu nombreuses. En revanche, le GSGN est régulièrement sollicité aux quatre coins de la France pour apporter son appui aux unités locales ou spécialisées. En témoignent des engagements aussi divers que la sécurisation de sites sensibles lors d’événements internationaux, comme le G7 à Chantilly, l'appui à des opérations de plongée souterraine, ou encore la fermeture de cavités polluées ou dangereuses sur réquisition administrative ou judiciaire.

La compétence judiciaire de ces gendarmes combinée à leur technicité spéléologique rend l’appui du GSGN particulièrement précieux pour les sections de recherches et les magistrats dans le cadre de certaines enquêtes judiciaires nécessitant la recherche de corps ou d’armes dans des puits ou des grottes ou encore la réalisation de constatations en milieu clos.

Une préparation minutieuse et une logistique importante à chaque mission.

En milieu souterrain, la technicité est telle que la réussite d’une mission de secours ou d’investigation repose pour moitié sur sa préparation. Contrairement aux opérations en montagne où l’équipement peut rester générique, l’intervention spéléo exige une planification technique rigoureuse, guidée par l’étude préalable des fiches topographiques. Ces documents détaillent chaque obstacle rencontré dans la cavité, comme les puits, les mains courantes, les ressauts, les gouffres, les rivières… Ils permettent ainsi de déterminer les longueurs de corde, le type d’amarrages et le matériel collectif à emporter. Car chaque obstacle souterrain nécessite une corde propre, posée avec précision, puis démontée avec méthode. En spéléologie, a contrario de la montagne, la corde n’est pas seulement un outil d’assurance, c’est aussi le seul moyen de progresser. Dans l’obscurité des cavités, chaque corde posée est une ligne de vie. « Toutes les cordes installées sont fixes afin de permettre le retour : le premier équipier installe l’équipement, le dernier le déséquipe. Chaque obstacle nécessite donc sa propre corde, ce qui rend la progression dépendante du profil de la cavité. Certaines impliquent d’abord une longue montée avant de redescendre, d’autres l’inverse, avec parfois des remontées sur des cordes déjà en place. Les environnements sont extrêmement variés : rivières souterraines, cavités sèches, siphons, méandres étroits, puits verticaux, galeries tubulaires, grandes salles, ou passages très exigus nécessitant de ramper... », décrit le major Laurent.

Dans les profondeurs, il n’y a en outre aucune communication possible avec l’extérieur. L’autonomie est donc vitale, imposant une logistique lourde, gérée collectivement. Tout est mutualisé entre les gendarmes participant à la mission : le matériel, la nourriture ainsi que les éléments de sécurité et de premiers secours. Une fois plongés dans cet environnement exigeant, confiné et parfois hostile, la progression se fait toujours en équipe. La cohésion du groupe est donc primordiale.

Formation exigeante et entraînement constant
La maîtrise technique des gendarmes spéléologues repose sur un entraînement constant. En plus des exercices mensuels organisés par les deux groupes, un stage intensif d’une semaine rassemble chaque année les personnels des PGHM d’Oloron et du Versoud ainsi que des militaires volontaires venus d’unités périphériques. Chaque édition cherche à allier progression technique, apprentissage théorique et enrichissement collectif, tout en variant les lieux pour découvrir de nouveaux massifs, avec leurs contraintes climatiques et géologiques spécifiques, susceptibles d’accueillir des interventions futures.

Pour les membres du noyau dur du GSGN, ce rendez-vous constitue un temps de maintien en condition opérationnelle. Les stagiaires les plus expérimentés poursuivent leur perfectionnement, notamment dans l’équipement des cavités et la pose de cordes, tandis que les nouveaux venus renforcent leurs compétences de déplacement souterrain, en développant aisance, autonomie et sécurité. Pour certains c’est aussi l’occasion de valider leur CEEMS.

Le stage repose sur une pédagogie progressive : lecture de fiches topographiques, préparation collective du matériel, logique d’équipement obstacle par obstacle. Chaque sortie est pensée comme une mise en situation réaliste, guidée par une planification fine : quelle corde, quel amarrage, pour quel passage ? Les stagiaires apprennent ainsi à construire leur progression souterraine en intégrant les contraintes logistiques du travail en équipe.

Encadrés par les responsables du groupe, qui fixent des objectifs individualisés, les participants sont répartis en petits groupes pour explorer différentes cavités. La semaine est rythmée par des journées terrain. Les manœuvres de secours sont travaillées selon les standards du Spéléo Secours Français (SSF) afin de garantir l’interopérabilité avec les équipes civiles, les pompiers et les spéléologues. L’objectif est donc de développer une culture opérationnelle commune, fondée sur la rigueur, l’esprit d’équipe et la capacité à anticiper les besoins matériels avant l’entrée sous terre.

Ce rendez-vous constitue aussi un temps fort de cohésion entre les deux groupes spéléo, avec un retour d’expérience structuré sur les missions menées, les techniques utilisées, les problématiques rencontrées (matériel, formation, recrutement) et les perspectives à venir. Des conférences viennent enfin enrichir la semaine, en abordant des thématiques spécifiques telles que la topographie, les gaz, les explosifs ou encore la communication souterraine.

Retour d’expérience

« Avant ce stage, j’avais déjà fait de la spéléo deux fois, la première fois il y a 25 ans, puis une autre il y a douze ans, avec des collègues aguerris. Je savais donc vaguement en arrivant ce qu’était un descendeur spéléo, mais ça s’arrêtait à peu près là. Ce n’était donc pas vraiment une découverte du milieu. Dès ma première sortie, j’ai été frappé par cette sensation d’entrer dans les entrailles de la Terre. Ça nous ramène à notre condition d’homme de passage, plus encore que la montagne. C’est peut-être mon côté un peu poète…, racontait l’adjudant Éric, militaire du PGHM du Versoud, avant son premier stage, au printemps 2024. J’ai d’abord été affecté à Chamonix, où la spéléo était peu pratiquée, puis au Versoud, où il y avait un groupe très dynamique. J’ai passé le D.E. de guide, puis l’instructorat de secourisme, ce qui m’a amené à me spécialiser dans le secours en montagne. Jusqu’à récemment, la spéléo, c’était surtout sur la base du volontariat dans les PGHM. Avec la nouvelle circulaire de novembre 2023 et le manque de ressources, il faut désormais mieux répartir les missions. Lors de ce stage, contrairement à mes deux premières expériences, j’ai eu le temps d’appréhender le matériel, de m’équiper moi-même, de comprendre ce qu’on faisait et pourquoi. C’était beaucoup plus pédagogique. Même le départ, le matin, avait une autre dynamique. Et je me suis aussi rendu compte qu’en agissant intelligemment, on peut aller sous terre sans forcément se blesser. » Et de souligner : « Il y a souvent de la méconnaissance entre montagnards et spéléos, alors qu’on partage beaucoup. Les secours en spéléo restent rares - parfois aucun sur plusieurs années - mais les demandes judiciaires, comme des reconnaissances en puits, se multiplient. On a besoin de gens compétents pour ça. »

Au creux des entrailles de la terre, et autres cavités d’origine humaine, le GSGN poursuit ses explorations, apportant à la gendarmerie une capacité d’intervention rare, précieuse et aux usages transverses. De nombreuses techniques spéléo sont en effet réinvesties dans le secours en montagne. Les méthodes de progression sur corde, telles que la remontée ou la descente sur corde fixe, ainsi que l’installation de mains courantes, de tyroliennes ou de systèmes de mouflage, sont par exemple transposées du monde souterrain aux reliefs montagneux.

Publié le 09 août 2025
https://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/gendinfo/terrain/immersion/2025/enquetes-en-milieu-souterrain-avec-le-groupe-speleo-de-la-gendarmerie

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Re : Gendarme et spéléologue - enquêteur en milieu souterrain.
« Réponse #14 le: 28 août 2025, 14:15:43 »
Comment intégrer le GSGN ?

Les membres du groupe de spéléologues de la Gendarmerie nationale (GSGN) sont sélectionnés selon deux voies d’accès : soit en étant déjà spécialiste montagne et affecté dans un Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM), notamment ceux de l’Isère (38) ou des Pyrénées-Atlantiques (64), soit en appartenant à une unité périphérique, avec un intérêt manifeste pour le milieu souterrain.

Une première phase de détection est organisée via un appel à volontaire, suivie de tests de sélection internes menés au sein des deux PGHM. Cette procédure permet d’identifier des personnels motivés, parfois sans aucune expérience préalable, mais disposant d’un fort potentiel. Les candidats retenus suivent ensuite un cycle d’entraînement progressif, à raison d’une séance mensuelle, organisé au niveau de leur groupement respectif, afin de limiter les déplacements et garantir une formation continue. L’objectif, sur une année, est d’amener ces gendarmes jusqu’à l’obtention du Certificat d’Équipier Enquêteur en Milieu Souterrain (CEEMS), qui ratifie le premier niveau de compétence en spéléologie.

Le CEEMS valide en effet l’autonomie en progression souterraine, notamment sur corde et agrès, en intégrant les spécificités du milieu, qu’il soit naturel ou anthropique. Il permet aux gendarmes d’intervenir en sécurité lors d’opérations de secours, mais aussi de participer à des missions judiciaires en environnement souterrain. Ce volet est particulièrement pertinent pour les personnels issus des unités d’enquête, de la police technique (TIC) ou encore pour les Coordinateurs des opérations de criminalistique (COCRIM), qui apportent une compétence judiciaire dans un environnement physique qu’ils auront appris à maîtriser.

Certains vont ensuite poursuivre dans cette spécialité et prétendre au diplôme d’initiateur de spéléologie, délivré par la Fédération française de spéléologie. Ce niveau permet d’encadrer des sorties en milieu civil (notamment en club) et de devenir un appui précieux pour les responsables du GSGN, en assurant une partie des équipements ou en contribuant à la sécurité de la progression. D’autres, plus investis encore, pourront accéder au Diplôme d’État de spéléologie, une formation civile dispensée par le CREPS de Vallon-Pont-d’Arc, qui autorise l’encadrement professionnel de la discipline.