Auteur Sujet: Les chiens de la gendarmerie, acteurs clés de la cynotechnie.  (Lu 16909 fois)

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Depuis près de huit décennies, la gendarmerie nationale fait appel à une technicité particulière pour appuyer l’action des unités de terrain : les équipes cynophiles. Ces dernières sont devenues un appui indispensable aux missions opérationnelles. Répartis dans différentes unités de gendarmerie, en métropole et en outre-mer, plus de 600 chiens sont ainsi formés dans de nombreuses technicités, comme la recherche de personnes, la recherche de stupéfiants et de billets de banque, la détection d'explosifs, etc.

Toutes les équipes cynophiles de la gendarmerie sont formées au Centre national d’instruction cynophile de la gendarmerie (CNICG), à Gramat, dans le Lot. La détection et la sélection des chiens qui pourront intégrer la formation représentent un vrai défi. Tous les canaux sont mobilisés pour trouver, chaque année, près d’une centaine de chiens à former. La gendarmerie a notamment signé une convention avec la SPA, permettant à certains chiens abandonnés de rejoindre les rangs de la gendarmerie.

À l’exception des chiens Saint-Hubert, sélectionnés pour leurs facultés olfactives exceptionnelles, la race n’est pas un critère de sélection déterminant. Les chiens sont surtout sélectionnés pour leur appétence au jeu et leur abnégation.

Au sein de la gendarmerie, ces fidèles compagnons bénéficient d'une attention particulière pour assurer leur bien-être : « Les chiens sont considérés comme des sportifs de haut niveau, recevant des soins adaptés, une alimentation équilibrée et un suivi vétérinaire régulier », indique le capitaine Guillaume Godineau, référent national cynotechnie.

À l’issue de leur formation, les équipes cynophiles de la gendarmerie sont appelées à intervenir dans des contextes variés. Qu'il s'agisse de la recherche de personnes disparues (pistage), de la recherche de produits stupéfiants et de billets ou encore de la sécurisation d'événements d'envergure tels que la Coupe du Monde de Rugby ou les Jeux Olympiques, à travers notamment leur capacité de détection des produits explosifs, leur polyvalence en fait de solides alliés.

« Toi et moi pour eux »
La formation des binômes « maître-chien » est une étape cruciale. Le CNICG de Gramat dispense un programme intensif de quatorze semaines. Le stage commence par la cérémonie du mariage, qui consiste pour le maître à faire la connaissance du chien sélectionné pour lui en fonction de son caractère.

La devise du centre, « Toi et moi pour eux », illustre le caractère indissociable de l’équipe cynophile. Ce lien entre le maître et le chien favorise la réalisation des missions, y compris celles qui se déroulent dans un contexte dégradé.
Cette devise résume également l'engagement de l’Institution envers le bien-être animal. La durée opérationnelle d'un chien de la gendarmerie est en moyenne de 7 à 8 ans. À l’issue de cette période, une procédure de réforme est mise en œuvre. Le maître dispose alors d’un droit prioritaire pour conserver son binôme. Ainsi, en 2023, 80 % des maîtres ont choisi de garder leur compagnon à quatre pattes à la fin de sa carrière, témoignant de l'attachement unique entre le maître et son chien.

Au CNICG, un jardin du souvenir est dédié aux chiens qui ont servi dans la gendarmerie, permettant notamment de rendre hommage aux chiens héros.

Les chiens de la gendarmerie sous les feux des projecteurs
Aujourd’hui, en France, un foyer sur quatre possède un chien. Ces fidèles compagnons à quatre pattes occupent donc une place de choix dans le cœur des Français, qui, au-delà de cet engouement, sont très attentifs à leur bien-être. Au-delà des missions opérationnelles, les équipes cynophiles ont donc à cœur de sensibiliser le public à la cynotechnie en gendarmerie. De nombreux événements, tels que la Semaine nationale du chien, en octobre, ou encore le Salon international de l'agriculture, sont l’occasion de mettre en lumière leur mode de fonctionnement et leurs technicités. Chaque été, le Centre d’instruction de Gramat ouvre également ses portes au public tous les jeudis, afin de faire découvrir, aux petits comme aux grands, le savoir-faire exceptionnel de ses unités cynophiles.

Le centre national d’instruction cynophile de Gramat, une expertise reconnue
En 2025, le CNICG de Gramat fêtera ses 80 ans d'existence. Son expertise et sa passion pour les chiens en font un acteur incontournable dans le domaine de la cynotechnie, non seulement au regard de son rôle majeur au service de la formation des équipes cynophiles de la gendarmerie, mais aussi de son rayonnement à l’échelle nationale comme internationale.

Source : https://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/gendinfo/sur-le-terrain/immersion/2024/les-chiens-de-la-gendarmerie-acteurs-cles-de-la-cynotechnie

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Re : Les chiens de la gendarmerie, acteurs clés de la cynotechnie.
« Réponse #1 le: 28 février 2024, 13:29:25 »
Depuis cinquante ans, les unités cynophiles de recherche de victimes d’avalanche sont mobilisées dans le cadre de missions de sauvetage en montagne, dont elles constituent un maillon central. La gendarmerie nationale compte vingt-et-une équipes cynophiles réparties au cœur des différents massifs montagneux du territoire, où elles interviennent au service de la population, en coordination avec les autres acteurs du secours en montagne. Du 18 au 22 décembre 2023, quatorze d’entre elles se sont donné rendez-vous à Tignes, une station de ski située dans le massif de la Vanoise, en Haute-Tarentaise, pour participer à un stage de perfectionnement.

Domaine skiable de Tignes. Une scène insolite se déroule sous les yeux des vacanciers qui, ce matin du 20 décembre 2023, ont pris place sur le télésiège de Chaudannes. En contrebas, sur la piste rouge du Bleuet, des skieurs évoluent en slalomant, tenant au cordeau un berger belge malinois dévalant à leurs côtés la pente enneigée. Spécialisés dans le secours à la personne en montagne, ces hommes sont également maîtres de chien d’avalanche. Ils appartiennent à l’une des vingt-et-une unités cynophiles de montagne que compte la gendarmerie nationale. Répartis sur les différents massifs montagneux du territoire, ces militaires sont affectés au sein des Pelotons de gendarmerie de haute montagne (PGHM). « Nous nous retrouvons ici, à Tignes, du 18 au 22 décembre, pour participer à un stage de préparation hivernale des équipes cynophiles avalanche de la gendarmerie, dont je suis le référent national. Nous bénéficions d’une semaine complète sur site, entièrement dédiée à l’entraînement, et articulée autour d’un programme à la fois varié et ciblé, intégrant les besoins spécifiques de chacun », explique l’adjudant-chef Patrick L., affecté au PGHM de Bagnères-de-Luchon, dans les Pyrénées centrales, et coordinateur du dispositif.

Ce stage est une première. En 2015, la formation des équipes cynophiles de recherche de victimes d’avalanche de la gendarmerie a été confiée au Centre national d'entraînement à l'alpinisme et au ski (CNEAS) des Compagnies républicaines de sécurité (CRS), basé à Chamonix-Mont-Blanc (74). Une formation ainsi rendue commune aux unités de la police et de la gendarmerie nationales. Chaque année, en janvier, une évaluation obligatoire visant la revalidation des compétences opérationnelles des équipes cynophiles de montagne est organisée par le CNEAS. Dans cette perspective, le projet d’un stage préparatoire destiné aux unités cynophiles de la gendarmerie nationale a été lancé par le chef d’escadron Sébastien Aubinière, à la tête de la cellule d’appui opérationnel / unité de coordination technique montagne. « L’objectif est de réunir l’ensemble des unités cynophiles de montagne en vue de leur préparation aux tests du CNEAS, mais aussi d’organiser un temps d’échanges et de partage en présentiel, exercices pratiques à l’appui, pour favoriser leur montée en compétences. Pour ces gendarmes, qui souvent travaillent seuls, l’apport d’un regard extérieur est fondamental, précise-t-il. Ce projet a été rendu possible grâce au soutien financier du Commandement des écoles de la gendarmerie nationale (CEGN), mais aussi par la mise à disposition, à titre gracieux, d’une parcelle du domaine skiable par la station de Tignes. Sans oublier l’implication des différents acteurs concourant à l’organisation et à l’encadrement de cette semaine. »

Un programme sur mesure
Malgré les températures glaciales qui règnent sur Tignes ce jour-là, l’ambiance au sein du groupe est chaleureuse. Tous partagent ce même sentiment d’appartenance à une grande famille. Cette semaine constitue donc un moment privilégié pour l’ensemble des participants. « C’est avant tout l’opportunité de nous réunir. Chacun travaille sur son massif. Certains sont particulièrement isolés, à l’instar de l’adjudant-chef Rémi C., maître de chien affecté au PGHM de Murat, dans le Cantal, exerçant seul sur l’ensemble des massifs auvergnats. Rares sont les occasions de nous retrouver. Quatorze des vingt-et-une équipes cynophiles de montagne sont présentes cette semaine. Ainsi, nous pouvons réaliser un travail qualitatif, multiplier et complexifier les mises en situation, mais aussi personnaliser les exercices suivant les problématiques rencontrées par chacun », observe le major de réserve Richard O. Ancien instructeur au Centre national d'instruction cynophile de la gendarmerie (CNICG) de Gramat (Lot), le militaire dispose d’une expérience et d’une expertise hors du commun. Il intervient en coopération avec l’adjudant-chef Patrick L., en charge de l’encadrement pédagogique du stage. Tout au long de la semaine, il aura pour mission de coordonner les exercices, définir les scénarios, observer, puis débriefer avec les militaires, tant sur la dimension opérationnelle que sur les aptitudes de l’animal.

À travers diverses mises en situation, les équipes cynophiles devront détecter les victimes ensevelies sous la neige. Après avoir cartographié la zone, déterminé le sens du vent, et défini une stratégie de recherche, le maître dirige les opérations, guidant l’animal à distance, au son de la voix. Allié précieux, le vent aide le malinois à capter l’odeur humaine, l’orientant vers la victime enfouie sous le manteau neigeux. Cette dernière, à laquelle aucun son ne parvient, ne peut orienter les sauveteurs. Une fois la personne localisée, le chien s’immobilise, puis gratte la neige. La zone est alors sondée par le maître afin de confirmer la présence humaine. Équipé d’une pelle, le gendarme s’emploie ensuite à désensevelir la victime. Vient enfin la récompense pour l’animal, sous la forme d’un jouet en tissu. Car l’apprentissage est avant tout fondé sur le jeu. Parfois, le comportement du malinois laisse place au doute. Un fanion rouge est alors placé à l’endroit concerné. Autre difficulté : les odeurs humaines laissées par les pisteurs sur le lieu de l’avalanche peuvent également induire l’animal en erreur. Le périmètre de recherche sera ratissé dans son intégralité par le binôme. Au-delà d’une vingtaine de minutes, si l’exploration demeure infructueuse, des renforts seront éventuellement sollicités, selon l’avancement des opérations et l’état du malinois. En conditions réelles d’intervention, d’autres chiens de recherche - issus de différentes unités (CRS montagne, sapeurs-pompiers, ou pisteurs secouristes) -, peuvent être dépêchés sur les lieux, afin d’apporter leur concours. Tout au long de l’exercice, le maître de chien assure la conduite opérationnelle de la mission. Communication et coordination sont cruciales. Reliés aux autres secouristes par contact radio, les militaires sont également testés sur ce point. Ils doivent en effet rendre compte de l’avancée des opérations au chef de caravane, lequel coordonne le dispositif. Si les exercices sont communs à l’ensemble des équipes, la difficulté est adaptée au niveau d’expérience de chacun. Augmentation du périmètre de recherche, présence d’objets ou de personnes sur la zone, sont autant de paramètres susceptibles de complexifier la manœuvre. Également présente, une équipe cynophile des CRS montagne participe à certains exercices aux côtés des gendarmes. L’opportunité pour chacun de déployer ses capacités d’action, au contact d’autres unités. « Nous multiplions les exercices tout au long de la semaine. L’objectif est d’entraîner les équipes à toutes sortes de situations, en lien avec divers intervenants, de façon à travailler la coordination et l’adaptabilité, des points essentiels dans notre métier », rapporte le major de réserve Richard O.
Entièrement tourné vers la pratique, ce stage est aussi ponctué de rassemblements, qui se tiennent chaque soir au chalet militaire de Tignes, en présence de tous les participants. L’occasion pour les gendarmes de revenir sur les temps forts de la journée, de partager leurs ressentis et définir ensemble des axes d’amélioration.

Technicité, exigence et engagement
Chaque année, en France, une trentaine de personnes trouvent la mort dans une avalanche. Une tendance à la baisse depuis une décennie, qui résulte de la démocratisation des équipements spécialisés, tels que le Détecteur de victime d’avalanche (DVA) ou le réflecteur RECCO, dont sont porteurs la plupart des adeptes de ski hors piste. Bien que ces appareils modernes aient démontré leur efficacité, le chien demeure incontournable dans la recherche de victime d’avalanche. Les équipes cynophiles sont donc systématiquement primo-engagées, que ce soit pour une levée de doute ou pour une mission de secours.
En montagne, le facteur temps est primordial. Au-delà de vingt-cinq minutes, les chances de survie d’une victime ensevelie sont quasiment nulles. Asphyxie, noyade (provoquée par la poussière de neige), hypothermie, polytraumatismes… face à ces risques multiples, c’est une course contre la montre qui s’engage pour les équipes cynophiles de recherche, dès l’instant où l’alerte est donnée. C’est pourquoi la grande majorité des missions s’effectue en hélicoptère, lorsque les conditions le permettent. Dans le cas contraire, une caravane terrestre est organisée jusqu’au lieu de l’accident, allongeant sensiblement le délai d’intervention.

Engagés dans des missions de haute intensité, en milieu périlleux, les maîtres de chien ne peuvent exercer qu’au terme d’un cursus de formation extrêmement exigeant. Après une formation initiale au CNICG, d’une durée de quatorze semaines, permettant la validation des équipes cynophiles à la piste, les binômes rejoignent le Centre national d'entraînement à l’alpinisme et au ski (CNEAS), à Chamonix-Mont-Blanc (74), pour y effecteur un stage de trois semaines, axé sur les missions de secours. Les sous-officiers doivent également avoir réussi le cursus montagne (diplôme de qualification technique montagne) délivré par le Centre national d'instruction de ski et d'alpinisme de la gendarmerie (CNISAG), et avoir obtenu le Brevet de spécialiste montagne (BSM).
Une fois les équipes cynophiles opérationnelles, elles seront soumises, chaque année, à une évaluation technique conduite par le CNEAS, à Chamonix-Mont-Blanc.
Point essentiel, le maintien en condition opérationnelle repose sur un entraînement régulier. C’est en explorant de nouvelles situations de recherche que le binôme consolidera ses acquis et gagnera en performance.

Sélectionnés par le CNICG selon des critères précis, et dressés par les instructeurs du centre avant d’être attribués à leur maître, les chiens de recherche de victime d’avalanche possèdent un caractère joueur, obéissant, vif, courageux et sociable, outre une robustesse et une résistance physique remarquables. Des qualités dont sont dotés les bergers belges malinois, qui, peu à peu, se sont imposés en gendarmerie. Pour l’adjudant-chef Olivier D., affecté au PGHM de Pierrefitte-Nestalas, dans les Hautes-Pyrénées, l’adaptation de Nako, un chien aujourd’hui âgé de six ans, a nécessité temps et engagement. « Les chiens qui rejoignent les rangs de la gendarmerie proviennent d’horizons très divers. L’animal doit être appréhendé avec son vécu, aussi complexe soit-il. C’est un métier passion, où l’investissement personnel tient une place centrale. »
Lorsque la neige fond, l’activité des équipes cynophiles de montagne se recentre sur des missions de secours classique, toujours au service des montagnards et de la population. « Avalanche ou piste, l’activité est fonction du massif et de son niveau d’enneigement. Si la recherche de victime d’avalanche constitue le cœur de métier en Haute-Savoie, elle ne représente que 25 % des interventions dans le Massif Central », indique le major de réserve Richard O.
Après huit ans de bons et loyaux services, dans un environnement marqué par sa rudesse, vient pour les chiens d’avalanche le moment de la retraite. Le plus souvent, c’est auprès de leur maître, avec qui le lien est indéfectible, qu’ils passeront leurs dernières années.

Une pleine réussite
À l’heure du bilan, tous saluent l’organisation et la qualité du stage. « Tous les niveaux étaient représentés. Pour les jeunes maîtres de chien, s’entraîner auprès d’équipes plus expérimentées est très enrichissant, observe l’adjudant-chef Patrick L. Cette semaine nous a permis de travailler la coordination et d’approfondir les exercices, en y intégrant des particularités opérationnelles, telles que la médicalisation ou le secours aux personnes partiellement ensevelies, et celles en cours de dégagement. Des situations proches de la réalité, qu’il est important de montrer au chien, mais aussi au maître, qui ainsi s’exerce à la gestion de son animal. »
Dévier des schémas habituels, s’adapter aux conditions parfois changeantes (notamment météorologiques), se réorganiser en cours d’exercice et réorienter la recherche lorsque la situation l’impose, travailler en synergie avec d’autres intervenants, interagir avec le chien lorsqu’il est difficulté, analyser a posteriori son comportement et ses réactions, partager autour des pratiques et de l’expérience de chacun… tels étaient les objectifs du stage. Une pleine réussite, de l’avis de tous.
L’équipe encadrante, quant à elle, a tenu à souligner le travail et l’implication des équipes cynophiles, aussi bien durant le stage que dans l’exercice quotidien de leurs missions. Si la technicité est au cœur du métier, c’est avec la même passion que tous l’accomplissent.

Enfin, pour Jacques Villalba, directeur de la régie des pistes de la station de Tignes, la mise à disposition de moyens s’est imposée comme une évidence. « Des actions de secours et d’évacuation sont régulièrement menées en coopération avec les secouristes du PGHM. La coordination entre militaires et pisteurs secouristes est donc primordiale. C’est pourquoi nous avons répondu présents. Les maîtres de chien de la station ont pu participer à certains exercices organisés par les gendarmes, et ainsi confronter leurs approches. Pour l’ensemble des professionnels du sauvetage en montagne, le maintien de la compétence est un enjeu crucial. »

Source https://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/gendinfo/sur-le-terrain/immersion/2024/les-unites-cynophiles-de-montagne-de-la-gendarmerie-reunies-a-tignes-pour-un-stage-avalanche

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Re : Les chiens de la gendarmerie, acteurs clés de la cynotechnie.
« Réponse #2 le: 28 février 2024, 13:42:32 »
En 2022, 66 000 hectares de forêt sont partis en fumée en France, selon le Système européen d’information sur les feux de forêt. Accidentels ou criminels, 95 % des incendies sont d’origine humaine. Pour déterminer les causes et circonstances de ces sinistres, la gendarmerie peut s’appuyer sur un certain nombre de technicités, parmi lesquelles les chiens spécialisés en recherche de produits accélérateurs d’incendies. La journée internationale du chien est l’occasion de mettre en lumière cette spécialité méconnue avec le major Yves, chef du Groupe d’investigations cynophile de Beynes, et son chien Tirock.

Tirock est un berger belge malinois tout juste âgé de trois ans. Il se montre fougueux, très joueur et persévérant. « Le profil parfait du chien spécialisé dans la Recherche de produits accélérateurs d’incendies (RPAI) », explique son maître, le major Yves, commandant du Groupe d’investigations cynophile (GIC) de Beynes (78). Maître de chien depuis 1996, le militaire a servi au sein du Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG) de Rambouillet (78), avant de rejoindre l’unité cynophile des Yvelines à sa création, en 2006.

Une technicité rare
La gendarmerie nationale s’est dotée de chiens RPAI au début des années 2000, à l’occasion de la refonte de son dispositif canin. Des unités situées dans les pays voisins, comme la Belgique et la Suisse pour ne citer qu’elles, disposent d’ailleurs également de cette compétence.

Aujourd’hui, ils ne sont que sept chiens en gendarmerie à détenir cette technicité et ont vocation à intervenir sur tout le territoire métropolitain et ultramarin en fonction des sollicitations. Outre Tirock, dans les Yvelines, ses congénères se trouvent ainsi à Saint-Quentin (Aisne), Salon-de-Provence (Bouche-du-Rhône), Évrecy (Calvados), Rennes (Ille-et-Vilaine), Saint-Philbert-de-Grand-Lieu (Loire-Atlantique) et Gramat (Lot).

Un maillon essentiel de la chaîne criminalistique incendie
Lors d’un incendie, en cas de doute quant à son origine accidentelle ou criminelle, la brigade locale intervient et sollicite le concours d’un Technicien en identification criminelle (TIC). Celui-ci doit alors confirmer ou infirmer le doute et, le cas échéant, déterminer la localisation du départ de feu, afin d’effectuer les prélèvements permettant d’identifier la matière incendiaire à l’origine de l’incendie, dont l’analyse se justifie au regard de la gravité du préjudice causé par le sinistre.

Toutefois, les circonstances et la configuration des lieux (espace naturel, étendue du feu, difficultés d’accès…) peuvent conduire le TIC à demander l’intervention de la cellule de Recherche des causes et circonstances des incendies (RCCI) et/ou d’un chien RPAI.

Les informations recueillies auprès des premiers intervenants vont alors permettre au maître de chien de déterminer sa zone de travail. Les recherches peuvent ensuite durer plusieurs jours. En cas de résultats positifs, le TIC va alors effectuer un prélèvement à l’endroit du marquage du chien et le transmettre pour identification au département Environnement incendies explosifs de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN).

Former et se former
Pour obtenir la technicité RPAI, Tirock, à l’instar de ses six autres compagnons à quatre pattes actuellement opérationnels sur cette compétence, a suivi une formation de quatorze semaines dispensée par le Centre national d’instruction cynophile de la gendarmerie (CNICG), à Gramat (Lot).

Une instruction basée sur le jeu et la mémorisation d’odeurs, au cours de laquelle les chiens apprennent à détecter six substances présentes dans 98 % des produits inflammables.

Ce stage se conclut par une mise en situation avec une évaluation portant sur quarante microlitres de produit incendiaire seulement, quantité correspondant à ce qui reste en moyenne sur les lieux après une combustion importante.

Cette capacité opérationnelle, Tirock et son maître l’entretiennent au quotidien, en s’entraînant au cours d’exercices, où le major Yves s’attache tout particulièrement à maintenir le niveau de précision dont Tirock est capable de faire preuve dans le cadre de ses marquages.

Au-delà de leurs interventions opérationnelles (plus d’une quarantaine à l’année), le major et son chien dispensent également des formations au profit des TIC nouvellement habilités, afin de les sensibiliser à la technicité RPAI et de porter à leur connaissance quelques actes réflexes à avoir en présence d’un incendie potentiellement criminel.

Un élargissement récent des sollicitations RPAI
Outre les recherches effectuées après incendie, Tirock et son maître sont de plus en plus fréquemment engagés à des fins dissuasives et judiciaires. Les chiens RPAI sont en effet capables de détecter la présence de produit accélérateur sur les personnes ou les vêtements. Ils peuvent ainsi être sollicités dans le cadre de perquisitions, afin de confondre l’auteur de l’incendie par le biais des vêtements portés lors des faits et qui se trouveraient au domicile.

Source : https://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/gendinfo/paroles-de-gendarmes/journee-internationale-du-chien-le-flair-de-tirock-piste-les-origines-des-incendies

NOTA : La gendarmerie adopte...

Dans le cadre des différentes technicités cynophiles, la gendarmerie recherche des chiens (achat ou don), principalement des bergers allemands et des bergers belges. Ils doivent être âgés de moins de 2 ans et se montrer très joueurs.

Contact : CNICG Gramat au +33 (0) 5 65 10 14 30