Les temps changent...
Une reportage a été diffusé au 1er semestre cette année... sur les femmes en Police Nationale.
Une femme, tout fraichement sortie de ces galons de lieutenant avait choisi... un poste de commandement comme adjointe au commandant de Compagnie.
Motivée la petite Dame !
Pas facile de s'imposer dans un monde extra-masculin et qui plus est, avec des anciens de la vieille école !!
A mon avis, il s'agit de redoubler d'efforts pour assurer à cette place...
Si c'est son dernier mot, pourquoi pas, mais attention à ne pas être le maillon faible car certains attendent au tournant.
Trois femmes chez les CRS
Gwenaëlle Guerlavais | 03.08.2001 | Journal : Le Parisien
LA BRÈCHE est ouverte. Un des derniers bastions de la police interdits aux femmes est en train de tomber. Pour la première fois, une jeune femme, âgée de 18 à 26 ans, peut intégrer les CRS (compagnies républicaines de sécurité), mais par un biais encore détourné : celui des ADS (adjoints de sécurité), en clair des emplois jeunes.
Il y a deux ans, c'est Caroline Aigle qui brisait un autre interdit : elle devenait la première femme pilote de chasse.
Entre la décision et l'application, tout est allé très vite. Le ministère de l'Intérieur a donné son aval en mars dernier à l'intégration des femmes chez les CRS. Les trois premières candidates sont arrivées dans leurs compagnies respectives en juillet. L'une à la CRS 7 de Deuil-la-Barre (Val-d'Oise), l'autre à la CRS 5 de Massy (Essonne) et la dernière à la CRS 45 de Chassieu (Rhône). Trois femmes pour quatre cent soixante-dix-neuf ADS masculins chez les CRS, c'est peu.
Mais, ce n'est qu'un début puisque toutes les jeunes femmes de France peuvent postuler aux centaines de postes d'ADS offerts ces prochaines semaines.
« Une présence féminine apporte du réconfort aux gens » Pourquoi les CRS ont-ils soudainement ouvert leurs portes aux femmes ?
Ils manquaient d'ADS. Plus de la moitié de leurs emplois jeunes sont partis vers d'autres lieux. La plupart ont réussi le concours de gardien de la paix. Il fallait donc les remplacer.
« Beaucoup de femmes de bon niveau se présentaient pour être ADS. On s'est rendu compte que ce serait dommage que les CRS se privent de ces jeunes femmes de grande valeur », explique le commandant Marc Thomas de l'état-major des CRS.
Le commandant de la CRS 7, Antoine Bonillo, réclamait depuis plusieurs mois l'intégration de ces femmes. « On a besoin d'elles chez les CRS pour faire des fouilles au corps à des femmes, pour porter assistance à des victimes. Une présence féminine apporte du réconfort aux gens. »
Ces ADS femmes ont bien d'autres possibilités au programme. Patrouille, prévention routière, secrétariat, comptabilité, entretien des véhicules et des pièces détachées, accueil, en tout une quarantaine d'activités leur est proposée.
Tout se présente donc pour le mieux pour ces jeunes recrues. Sauf leur avenir. C'est le sujet qui fâche. « C'est tabou », répète-t-on chez les CRS.
Car la porte n'est qu'entrouverte. Une fois ADS, les femmes peuvent prétendre devenir gardien de la paix dans la police, mais pas encore chez les CRS.
A cela, deux raisons sont invoquées.
La première : les infrastructures ne sont pas encore aux normes pour les accueillir. Les femmes doivent avoir chambre et douche + sanitaire séparées dans les compagnies.
La seconde : les femmes ne peuvent pas être affectées au maintien de l'ordre. Peur de les voir blessées ? Constitution des femmes trop fragile ? Chacun a sa petite idée. En attendant, il n'est toujours pas question de revêtir le casque, le gilet pare-balles, les bottes et la matraque.
Le commandant Thomas sait qu'il faudra tôt ou tard se poser la question d'une plus grande ouverture si des jeunes filles réussissent le concours de gardien de la paix et veulent rester chez les CRS. Sinon, ce sera l'impasse.