Mort subite du sportif : l'Académie de médecine réclame des autopsies !!
DOPING – De Marc Vivien Foé à Antonio Puerta ou encore Piermario Morosini, de nombreux sportifs de haut niveau sont mort pratiquant une activité sportive.
Loin d’être des cas isolés, chaque année, 800 sportifs amateurs décèdent pendant un effort physique.
La plupart de ces morts subites sont dues à des accidents cardiaques, parfois liés au dopage. Aujourd'hui, l'Académie de médecine réclame la réalisation d'autopsies systématiques après chaque décès.
Selon une étude de l'Inserm publiée dans le journal Circulation de l'American heart association (AHA), 800 sportifs décèdent de mort subite sur un terrain de sport tous les ans en France, soit deux décès par jour.
Dans huit cas sur dix, les médecins sont incapables d'expliquer le décès. Ces sportifs sont à 95% des hommes sans antécédents cardiovasculaires. Leur âge moyen est de 46 ans.
Des autopsies systématiques
Face à ce fléau, l’Académie demande que tout décès sur un terrain de sport soit obligatoirement suivi d’une autopsie comportant un examen anatomo-pathologique, toxicologique et génétique ; que ces autopsies soient réalisées systématiquement afin de déterminer les causes du décès.
Premièrement, "On a besoin d’une très bonne dissection des organes du sportif, cœur, vaisseaux.
Et deuxièmement, le volet toxicologique pour savoir ce qui a pu être pris par le sportif, peut-être,
et puis troisièmement le volet génétique.
Et tout cela, encore une fois, dans le meilleur esprit qui est de protéger les sportifs" a expliqué le docteur Patrice Queneau.
Et d'ajouter : "pour prévenir, il faut savoir".
L'objectif de l'Académie est de lutter contre le dopage, en constante augmentation. 5 à 15% des sportifs amateurs auraient recours à des produits dopants (cannabis, corticoïdes, anabolisants, amphétamines, hormones de croissance, EPO...).
«Les détracteurs de cette démarche dénoncent son coût économique et ses résultats mitigés.
Ils proposent de rendre le dopage licite en le plaçant sous contrôle médical», relèvent , auteurs d’un rapport présenté ce mercredi. Il faut au contraire renforcer les contrôles et la prévention, car le dopage représente un véritable danger pour la santé publique, notamment chez les jeunes»
« En France, chaque année, environ 1000 morts subites surviennent pendant ou dans l’heure qui suit une activité sportive. Seules 15 à 20 concernent des sportifs de haut niveau, tous les autres sont des amateurs », souligne le cardiologue Xavier Jouven qui va dans le même sens que l’Académie de médecine qui travaille actuellement à l’élaboration d’un protocole précis de l’autopsie avec des médecins légistes. Ces autopsies permettraient sans doute de mettre en lumière la causalité du dopage dans les morts subites de sportifs.
Pour le « Quotidien du Médecin » , le Pr François Carré, médecin du sport et cardiologue à l’hôpital Pontchailloux de Rennes, revient sur les circonstances physiopathologiques de ces décès et donne quelques recommandations individuelles pour la pratique du sport hors compétition.
Savoir s’écouter« Il faut pratiquer un sport modéré, régulier, recommande François Carré.
Si je cours très essoufflé, c’est que je suis au-dessus de mes possibilités.
« Dès qu’on ne peut plus siffloter, chantonner ou répondre aux questions de ses copains quand on court en groupe, c’est que l’on est au-dessus de ses possibilités, explique François Carré. Il faut s’arrêter, marcher et reprendre son souffle. »Vu ses bienfaits sur la santé, la pratique du sport régulière et modérée doit être encouragée à tout âge ; tout réside dans les termes « régulière et modérée » car une pratique sportive intense et/ou dans des circonstances défavorables peut favoriser la survenue d’un accident cardiovasculaire, en particulier après 35 ans.
Quant aux cardio-fréquence-mètres qui calculent la fréquence maximale théorique, (soit 220 - l’âge), « pourquoi pas, reprend François Carré, mais il faut faire confiance à ses sensations, apprendre à s’écouter et accepter de réduire l’intensité de l’effort pour un essoufflement marqué. Il faut éviter de courir quand on est très fatigué, voire renoncer si le démarrage est très difficile ou pour tout essoufflement anormal. Et attention aux sprints de fin parcours pour se stimuler entre copains ou se défier soi-même, ils représentent un effort intense et favorisent les accidents de ruptures de plaque ». › Dr ANNE TEYSSÉDOU-MAIRÉ
Un site à visiter :
http://www.mort-subite.com/