Bonsoir mes amis.
Je vais vous raconter une histoire à la fois triste, rocambolesque, et qui finit heureusement bien.
Cette intervention s'est passée jeudi soir, le 8/11.
Nous sommes bipés à 19H59, avec pour motif de départ :
"Personne ne répondant pas aux appels", dans un quartier assez mal réputé de la commune.
Au départ, VSAV-2 + VTU-1, le VSAV-1 étant déjà en intervention.
Je pars comme chef d'agrès du VTU-1.
A notre arrivée, la gendarmerie est déjà présente. Elle nous fait savoir que l'intervention fait suite à un différent familial, un homme s'étant disputé avec sa femme s'est enfermé depuis une heure dans son appartement. Ils craignent la présence d'armes à feux.
Dans un premier temps, reconnaissance. On frappe à la porte, pas de réponse.
Il est donc décidé, en accord avec la gendarmerie, de défoncer la porte.
Mais ça ne se prend pas à la légère. La suspicion de présence d'armes à feux nous fait prendre des mesures de sécurités plus ardues qu'à l'accoutumé.
On fracture la porte, et ce sont les gendarmes, équipés gilets pares balles, mains posées sur le pistolet, prêts à dégainer, qui rentrent en premier, suivis des deux sp du VTU en tenue de feu (moi et mon conducteur). Le personnel du VSAV reste dans les escaliers, et attend.
On avance, prudemment, dans l'appart. Le salon, rien. La cuisine, rien. Les WC, rien. La tension monte, le stress et l'adrénaline aussi.
Soudain, on entend le gradé des gendarmes dire au C/A du VSAV:
"Patoche (nous sommes très amis avec la brigade de la commune, et organisons souvent des rencontres sportives), viens voir, c'est pas bon..."
Il reste prostré devant l'entrée de la chambre, et n'ose pas rentrer.
Voyant qu'il retire la main de la poche de son pistolet, je m'approche plus rapidement.
Je vois un homme pendu.
Immédiatement, je lance aux collègues:
"Vite, on le décroche, et on voit ce qu'on peut faire!"
La victime présente un handicap pour nous, elle pèse 126kg. Et bien que son poids soit conséquent, le lien a tenu bon.
Dans un premier temps, moi et un collègue, on soulage la corde (c'est à dire qu'on pousse la victime vers le haut), en attendant que les collègues arrivent à décrocher.
Une fois l'opération réussie (mes bras et mes épaules s'en souviennent encore, 126kg à deux, c'est pas rien), on le pose à terre, et bilan vital.
Il ne respire plus, mais a encore un pouls, bien frappé. A la vision de son visage, on peut penser que l'arrêt respiratoire est très récent.
BAVU, réanimation pulmonaire, et 3mn plus tard, la victime respire de nouveau, et reprend une conscience 2 mn plus tard, soit 5mn après l'avoir décroché.
Demande de renfort SMUR, celui-ci arrive 12mn plus tard. Entre temps, nous avons réussi à faire parler la victime, qui a repris une conscience tout à fait normale!
Brancardage, et hop, dans l'UMH direction CHG.
Soulagement et satisfaction générale de tout le monde.
Non seulement on arrive pil poil à temps, on le décroche, on le ramène à la vie, et à priori, selon les premières constatations du médecin SMUR, pas de séquelles neurologiques.
Je peut vous dire, que pour une fois, on s'endort avec la satisfaction du devoir accompli, et ça fait toujours plaisir. Surtout pour un pendu. On est arrivé, faut l'avouer, au bon moment...
Ne serais-ce que 2mn de plus, on pouvait craindre autre chose...