Bonsoir messieurs les policiers, gendarmes, pompiers et mes collègues ambulanciers.
Pour avoir lu d'une traite ce topic force est de constater qu'il tourne en rond. C'est un sujet récurrent et malheureusement
stérile dans la mesure où celui-ci est trop souvent abordé par des ambulanciers soucieux de bien faire mais et qui interprètent
les textes en fonction de leurs aspirations profondes. Nous ambulanciers voudrions être comme "eux" (service publique) traité d'égal à égal, mais les législateurs en ont voulu autrement. Et en tant qu'ambulancier, je ne peux que leur donner raison. L'affairisme de cette profession tue cette profession et occasionne des déboires en tous genres. Déboires et délires que nous connaissons tous. Les ambulanciers connaissent à peine leur convention collective, ne leur laissons pas le loisir d 'interpréter le code de la route.
Je suis ambulancier CCA depuis 7 ans et ne travaille qu'à la demande du SAMU, soit environ 7000 interventions en tous genres à mon actif. Je circule dans un master L2H2 de catégorie C type B, c'est mon deuxième outil de travail depuis mon début de carrière. La loi du nombre d'interventions obligeant (en circulant sur Toulouse on brûle en moyenne 7 à 8 feux par intervention soit... 50000 grosso modo en sept ans, au moins 1000 lignes continues de franchies etc, etc) je n'ai jamais eu de problème avec la police. On travaille ensemble, on se connait de vue, la police nationale Toulousaine fait absolument tout pour nous faciliter la vie et je les en remercie. Cela m'arrive même (et d'autres !) de leur faciliter le passage en mettant les bleus/ 2 tons à un feu pour bloquer la circulation opposée quand ils sont en intervention et qu'ils ont du mal à se dégager de la circulation , ils nous disent merci, retour d'ascenseur, bref, une coopération exemplaire. A me lire, des ambulanciers vont tomber de leur chaise, j'en suis conscient.
Mais tout n'est pas si rose (et oui il y un hic un moment ou à un autre !). Si je quitte Toulouse pour effectuer une intervention en agglomération ou un peu en rase campagne je change complètement de monde car les gendarmes ne jurent que par les pompiers. Donc l'ambulance se retrouve régulièrement sur le bas côté, contrôle de papiers voire amende, délai d'intervention pulvérisé, je fini par prendre la plaque du véhicule et le nom de ce dernier, repars sur l'intervention et RDV quelques jours plus tard pour discussion avec un gradé. Bref j'ai quelques anecdotes de ce style, des convocations à la pelle, des amendes de plusieurs centaines d'euros... qui n'ont jamais abouti. Pourquoi ? le numéro de dossier samu qui protège en partie et la loi de mai 2007. Ces deux éléments côte à côte prêtent à jurisprudence. Et pourtant mon véhicule n'est pas une ASSU de catégorie A type B.
Par conséquent (de mon point de vue) Dragon 06 a complètement raison quant à sa lecture des textes en soulignant le caractère "exclusif" de l'utilisation de l'ASSU aux seules interventions à la demande du 15 en vue d'obtenir la priorité de passage. A mon sens il est complètement dans le vrai, un mot est égal à un mot et si l'on se penche bien sur la question c'est écrit noir sur blanc. Cependant (et heureusement !) cette notion a fini par s'étendre (au fil des jurisprudences) au profit des autres véhicules qui sont eux, sur des agréments. Et cette jurisprudence n'est permise que lorsque l'ambulancier est crédible, sait ce qu'il fait, où il va, et est en mesure de pouvoir justifier de ses choix. Les avertisseurs sonores/lumineux c'est comme pour les antibiotiques, c'est pas automatique !
Bonne nuit !