Etre pris au sérieux par les équipes soignantes lorsque l’on est ambulancier/secouriste, peut être facile ou difficile selon l’impression que l’on donne au premier contact.
Dans quelques mois, si tout va bien, je serais du côté des soignants (IDE).
Pour l’instant je n’ai pas souvent fait allusion au fait que j’étais ambulancier, lors de mes différents stages hospitaliers.
Ce n’est pas que j’avais honte, mais plutôt le fait que j’ai été spectateur de situations où certains ambulanciers m’ont mis plutôt mal à l’aise : il y a tout d’abord ceux qui se présentent en tenue de civil, avec un langage tout juste correct et une literie de brancard déplorable; ceux qui arrivent avec des retards considérables sur l’heure prévue; ceux qui bâclent leur prise en charge : pas d’O² pour le patient, lors du transfert jusqu’à l’ambulance (alors que celui-ci l’a sur 24h, avec un débit supérieur à 2l/mn) ; pas de contention de fracture, en arrivant au SAU, alors que la victime est visiblement algique…
Quand on s’occupe de patients, de victimes, l’une de nos priorités (enfin, c’est ce que je pense) est de considérer notre prise en charge, comme s’il s’agissait d’un proche.
Il ne s’agit en aucun cas de « la fracture de la chambre 8 » ou d’un transport que l’on doit expédier parce qu’il y a au bout « une prime » et que plus il y aura de transports effectués, plus il y aura de primes.
Je suis très critique en vers mes collègues ambulanciers. J’ai longtemps entendu dire que 80% des ambulanciers l’étaient par défaut et que seule la notion de conduite les motivaient.
Pour en revenir aux relations soignants – ambulanciers, voici certains principes que j’aimerais voir ou entendre, en tant que soignant :
- arriver dans le service, en se présentant
- avoir le nom et le sexe de la personne que l’on prend en charge, et non comme, je l’entends souvent, que la destination
- adapter sa prise en charge
Dans le cas des urgences :
- avoir immobilisé la victime d’une fracture
- faire les transmissions, à l’IDE ou au médecin, nécessaires à la bonne prise en charge du patient
Toujours dans le cas d’un transfert de patient et notamment lorsqu’il s’agit d’un patient du SAU, le minimum serait de se renseigner de l’état de la personne que l’on va transporter.
Si pour certains d’entre vous, tout ce je dis peut vous paraître logique, sachez que le contraire existe, malheureusement.
Mais voilà, il ne faut pas jeter la pierre qu’aux ambulanciers (employés). Le statut de structure privé travaillant pour le service public relève parfois de la gageure : la notion de rentabilité face à la détresse humaine : quelle « casse tête ».
L’avenir des transports sanitaires passe t-il par un changement de statut ?
Que nous réserve le législateur ?
Les normes européennes vont-elles être l’électrochoc de la profession ?
La considération envers les ambulanciers passe t-il par un changement de leurs mentalités ?
Quelles sont les véritables motivations des employeurs ?
Autant de questions pour autant de disparités entre nos collègues européens.
Mon cher Leburon63, je ne sais si j’ai répondu à tes attentes, mais je suis prêt à continuer cette discussion, par post interposés.
Cordialement